Une source révèle à Algeriepatriotique les dessous de l’expulsion du diplomate algérien par Nouakchott
Une source informée a indiqué à Algeriepatriotiqueque l’affaire de l’expulsion du diplomate algérien par les autorités mauritaniennes est intrigante à plus d’un titre et que cette décision «osée» de Mohamed Ould Abdelaziz est loin d’avoir été prise de façon irréfléchie. Notre source rappelle que «de tout temps, nos relations ont toujours été fraternelles avec ce pays et nous sommes surpris par cette démarche inhabituelle, inamicale et agressive à l'endroit de l'Algérie». «Quand bien même notre diplomate aurait pu commettre une faute, l'incident en lui-même aurait dû être circonscrit à sa juste mesure de manière à privilégier et préserver les bonnes relations qui ont toujours uni nos deux pays», s’étonne notre source qui assure que cet incident profite à d’autres pays avec lesquels Nouakchott a dû négocier des dividendes. «Il est difficile de croire que cette décision soit irréfléchie, relève notre source. Au contraire, le fait de l'avoir portée aux nues prouve que les autorités mauritaniennes en ont mesuré toutes les conséquences qui en découleraient et ont, en outre, anticipé et calculé les avantages et les inconvénients en termes de retombées diplomatiques». Pour notre source, «une décision aussi grave ne répond aucunement à un agenda mauritanien et ne peut servir que les intérêts de pays susceptibles d'être gênés par le rôle joué par l'Algérie en Afrique et dans la sous-région». Plusieurs pays voisins voient d’un mauvais œil, en effet, le ballet des chefs d’Etat africains à Alger et sont incommodés par la politique active de l'Algérie en faveur du Sahara Occidental et la mise en échec de nombreuses initiatives hostiles. Les médiations que l'Algérie mène pour un retour à la paix au Mali et en Libye et son retour en force sur la scène internationale à la faveur des changements brutaux survenus dans le monde dérangent au plus haut point. De même que l’échec des nombreuses tentatives d’amarrer l’Algérie au «printemps arabe» qui a ruiné l’Egypte, introduit le terrorisme en Tunisie et détruit la Syrie et le Yémen, ont laissé un arrière-goût amer chez plusieurs dirigeants arabes et occidentaux qui ne désespèrent pas d’affaiblir le pays, faute d’avoir pu le déstabiliser, par d’autres moyens autrement plus sournois. «Le but de ces pays est de tester l'Algérie en ces moments cruciaux qu'elle traverse, en tenant compte surtout de la maladie du Président et des prémices d'une crise économique, donc sociale, à court terme», conclut notre source. L’Algérie étant habituée à appliquer la réciprocité, mais en gravissant toujours un échelon supérieur – les Marocains l’ont appris à leurs dépens en 1994 et ils en pâtissent à ce jour –, d’autres mesures contre la Mauritanie ne sont pas à exclure.
Karim Bouali