Que reste-t-il du 1er Mai ?

Par Cheikh Hamdane – C’est la fête universelle des travailleurs, un premier mai de défilé de centaines de millions de travailleurs dans le monde sauf en Algérie. Les travailleurs résiduels n’arrivent plus à joindre les deux bouts et ils ne sont pas contents de Sidi-Saïd qui leur a validé le SNMG à 18 000 DA, alors que d’autres super-Algériens se font payer par dizaines de millions mensuellement. Ce 1er mai est bien triste, comme ses prédécesseurs, depuis le bradage des entreprises algériennes au profit des étrangers et la mise à la retraite forcée ou en départ collectif de milliers de travailleurs qui ont perdu leur gagne-pain après avoir fait confiance à un ministre qui se nommait Abdelhamid Temmar qui leur a déclaré à maintes reprises : «Avec les partenaires étrangers, vous aurez un bel avenir.» Un avenir en réalité de pauvreté et de misère. Ajoutons à cela la libération des prix au profit d’une mafia d’importateurs, de distributeurs, d’intermédiaires véreux et sans état d’âme, de patrons pêcheurs qui ont trouvé leur aubaine dans l’exportation du poisson des Algériens vers l’Union européenne, la Libye, la Chine, etc. Le monde se régale de la nourriture des Algériens travailleurs qui sont privés de plusieurs produits ! Nos enfants ne connaissent ni deglat nour, ni crevettes, ni thon, et bientôt ce sera au tour de la sardine, dont on se régalait à une époque dans les bistros. Ces produits par leur cherté et leur exportation vers l’étranger sont devenus inaccessibles. Un premier mai dans la tristesse, la pauvreté et la misère qui frappe la majorité. Comment fêter le premier mai, alors que certains de nos frères et sœurs visitant quotidiennement les poubelles des marchés hebdomadaires et ceux des quartiers dans l’espoir de trouver quelques légumes en attendant le Ramadhan pour, peut-être, avoir la chance de bénéficier du couffin de ce mois sacré ? Triste est ma vie ces dernières années avec l’inflation qui augmente et le pouvoir d’achat qui s’appauvrit, tout cela dans un pays riche. M. Sellal parle de tout, sauf des salaires des travailleurs et des miettes des retraités. Oh combien humiliante en Algérie la pension des retraités ! Ceux qui étaient des cadres compétents, professeurs, enseignants, ingénieurs, réduits après leur mise à la retraite à presque des mendiants. Ceux qui se la coulent douce depuis l’indépendance n’ont jamais participé aux défilés du premier mai. A chaque événement, ils se retrouvent dans les hauts salons de la République, aux frais du Trésor public alimenté par nous les contribuables. M. Sellal parle des fakakir, mais jamais des prix des produits. Aujourd’hui, dans le monde, les prix de l’huile, du sucre, des légumes secs, pièces détachées, etc. ont baissé, sauf en Algérie. M. Sellal n’a pas encore réagi contre le patronat et surtout les importateurs qui maintiennent les prix. Ce premier mai, comme son précédent, Sidi-Saïd et Louisa Hanoune vont se montrer satisfaits parce qu’en Algérie c’est la fête de l’UGTA et des députés à l’instar de Dame Hanoune. Je ne dirais pas bonne fête, je la laisse à l’année prochaine avec l’espoir d’un changement radical dans mon pays, InchAllah.
C. M.
 

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