Selon une source autorisée : la ministre de la Culture porte plainte contre Louisa Hanoune
Algeriepatriotiquea appris d’une source autorisée que la ministre de la Culture, Nadia Labidi, a porté plainte contre la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, pour diffamation. Celle-ci l’avait accusée, il y a une semaine, lors d’une intervention devant le bureau politique de son parti, de «malversations». La riposte de la ministre était déjà dans l’air depuis quelques jours, sans doute accélérée après l’instruction du garde des Sceaux incitant le parquet à s’autosaisir «automatiquement de toute affaire suscitant l’intérêt de l’opinion publique et (à) engager les procédures judiciaires qui s’imposent». Des instructions écrites ont été transmises à tous les parquets généraux pour leur rappeler ce principe et les inviter à s’autosaisir lorsqu’il s’agit d’une affaire «susceptible d’avoir un impact sur l’opinion publique». Dans leurs premières réactions, Mme Labidi et le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, ont accusé la passionaria du PT de «diffamation». Assumant ses propos, Louisa Hanoune a défié les deux membres du gouvernement de saisir la justice et s’est dite prête à renoncer à son immunité parlementaire, en remettant son mandat de députée. Au-delà de son impact sur cette affaire qui a déjà pris une dimension politique grave, la directive de Tayeb Louh, adressée aux parquets généraux, apporte la preuve cinglante que la justice n’agit finalement que sur ordre du pouvoir exécutif. Beaucoup de scandales politico-financiers, parfois plus retentissants, ont été révélés par la presse notamment, mais aucune de ces révélations n’a connu une suite, faute d’action judiciaire. La suite réservée aux dossiers publiés par Algeriepatriotique sur des cas de malversations (affaires Chakib Khelil, Saïdani, Anep…), pourtant appuyés de documents, est un exemple illustratif de cette atonie de la justice algérienne. Alors, la question est de savoir si cette instruction du garde des Sceaux peut inaugurer une nouvelle ère consacrant l’indépendance de la justice ou si elle participe d’un jeu politicien dicté par la conjoncture.
R. Mahmoudi