FLN : les frondeurs demandent l’intervention de Bouteflika
Les frondeurs du Front de libération nationale (FLN) ne désarment pas. A moins de vingt jours de la tenue du 10e congrès du parti, ils maintiennent la pression et intensifient leurs rencontres de concertation dans le but de contrer le «plan» du secrétaire général Amar Saïdani visant à garder sa mainmise sur le FLN. Réunis hier au siège de leur permanence à El-Biar, les contestataires refusent de lâcher du lest. Ils interpellent vivement, dans un communiqué, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de président d’honneur du parti pour intervenir et mettre un terme au chaos qui règne au sein du FLN «menacé plus que jamais dans son existence». En coordination avec des membres du comité central, des parlementaires et des mouhafedhs, ils préparent des actions pour les prochains jours. Pour eux, la situation générale du parti est telle qu’il est difficile de rester les bras croisés. Ils font état des nombreuses dérives de la direction actuelle, qui a «transgressé le règlement intérieur et les statuts», «ôté le droit au comité central de se réunir» et «porté atteinte à la stabilité des institutions comme le Parlement». Les frondeurs mettent ainsi en garde contre ces «dépassements dangereux» sur lesquels ils ne refusent pas de se taire. Ils affirment qu’ils emploieront tous les moyens légaux pour sauver leur parti, assurant qu’ils ont la confiance totale des «services administratifs» et de la «justice» quant au traitement de ce dossier. Les frondeurs lancent, de nouveau, un appel à l’ensemble des militants pour rester «vigilants et mobilisés» afin d’avorter «ce complot contre le parti» et neutraliser ceux qui «veulent ruiner le parti». Les opposants à Amar Saïdani ont fait opposition à la demande d’autorisation de la tenue du 10e congrès les 28, 29 et 30 mai prochains. Comme ils ont saisi la justice sur les transgressions faites aux statuts du parti. La bataille s’annonce ainsi serrée entre les frondeurs et la direction actuelle, à sa tête Amar Saïdani.
Rafik Meddour