Moussa Touati : «Le remaniement ministériel est une diversion»

Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, qualifie le remaniement ministériel opéré jeudi dernier de «diversion» qui vise à faire oublier les vraies préoccupations de l’heure. Pour cet ancien candidat à la magistrature suprême, les Algériens ont assisté à «un jeu de chaises musicales» dont l’enjeu politique est de perpétuer le système. Il estime qu’il n’y a eu aucun changement significatif. Moussa Touati considère ainsi que les exigences de l’heure sont telles qu’on ne peut se suffire d’un lifting du gouvernement. «Ce dont le pays a besoin est un changement profond de politique à tout point de vue. L’Algérie a besoin de ceux qui vont la redresser, car la gestion de ces quinze dernières années a mené le pays à la dérive», a-t-il lancé devant un parterre de militants qui ont assisté à la conférence du président du FNA à Tiaret. Moussa Touati dénonce dans ce sillage «un pouvoir autiste» qui «refuse de tendre l’oreille aux enfants du pays» pour pouvoir sauver l’Algérie de la faillite politico-économique et financière. Le président du FNA craint ainsi pour l’avenir de l’Algérie et qualifie la situation d’urgente. Moussa Touati bat en brèche les «choix irréfléchis» du gouvernement qui «cache mal l’état de panique à l’intérieur du pouvoir», notamment en ce qui concerne l’économie. Il revient dans ce sillage sur la question du gaz de schiste, dénonçant ainsi la manière avec laquelle la décision d’exploiter ce gaz non conventionnel a été prise. «C’est une décision qui engage l’avenir de toute la nation. On n’a pas le droit de la prendre dans un cercle restreint. Le gaz de schiste a fait l’objet d’interdiction dans plusieurs pays soucieux de la préservation de leur environnement et de la protection de la santé de leurs citoyens. Et chez nous, nous offrons notre sous-sol aux multinationales comme terrain d’expérimentation de leurs nouvelles techniques d’exploitation qui peuvent provoquer des catastrophes inouïes et inimaginables», a-t-il clamé. Le président du FNA réitère ainsi le rejet de son parti de l’exploitation de ce gaz non conventionnel. Moussa Touati fait état des difficultés que rencontre son parti sur le terrain pour exercer pleinement ses activités politiques. Il appelle ses militants à ne pas baisser les bras et à ne pas céder à la fatalité. «Il faut se battre et sortir sur le terrain, quitte à recevoir des coups. Mais il faut en finir avec la politique des bureaux. Un homme politique doit être en contact permanent avec la société pour qu’il la comprenne et suive son évolution», a recommandé Moussa Touati pour lequel le pays est «en danger» et «a besoin de tous ses enfants».
Rafik Meddour