Une cérémonie puis rien
Par Meriem Sassi – Que devient la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» ? Après le faste de la cérémonie d’ouverture et la fameuse épopée présentée avec force effets de lumière et de caméras, au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, accompagné du staff gouvernemental et de représentants d’institutions de l’Etat, la ville a replongé dans l’anonymat. Peu d’échos parviennent, en effet, de Constantine qui a été fardée le temps du carnaval et qui semble livrée de nouveau à son quotidien. Il faut dire que l’événement a été compromis dès le départ par la situation sécuritaire et politique catastrophique qui règne dans plusieurs pays arabes, aggravée depuis quelques semaines par l'agression du Yémen par l'Arabie Saoudite, ainsi que par la chute vertigineuse et inattendue des cours du pétrole, jetant le discrédit sur une entreprise aux ambitions démesurées dans une conjoncture économique défavorable. Sur le plan interne, les scandales à répétition, qui ont d'ailleurs conduit, suite au récent remaniement ministériel, à l'éviction de la ministre Nadia de Labidi, préfiguraient l'échec de cet événement qu'aucun pays arabe n'a voulu d’ailleurs abriter. L'entêtement du pouvoir à vouloir jouer aux sauveurs de dernière minute fait qu’aujourd’hui l’événement Constantine 2015, qui vient à peine de démarrer, est déjà un flop. «L'épopée de Constantine» qui avait mis en scène l'histoire deux fois millénaire de la ville du vieux rocher aura été juste un court moment pendant lequel les Constantinois ont revisité leur histoire séculaire avant que les lumières ne s’éteignent et les rendent à leur quotidien difficile, loin de l’espoir qu’ils avaient fondé de voir leur ville renaître et émerger de nouveau au plan national et international
M. S.
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