Le Figaro qualifie les terroristes islamistes abattus par l’ANP à Bouira de «militants»
Reprenant l’information de l’élimination par l’ANP d’une vingtaine de terroristes mardi à Bouira, le Figaro a osé l’impensable. Ce journal de la droite conservatrice, qui a l’habitude d’user du qualificatif «terroriste» quand il parle de la France, d’Israël, de Libye ou de Syrie, a préféré plutôt parler dans le cas de l’Algérie de «militants»… même pas armés. «Les forces de sécurité algériennes ont tué 22 militants lors d'une vaste opération menée à l'est d'Alger, a annoncé aujourd'hui le ministère algérien de la Défense», lit-on sur le site de ce quotidien détenu par le fabricant et marchand d’armes Serge Dassault. Pour le Figaro, qui a repris et assumé le contenu erroné d’une dépêche de Reuters, il ne s’agit donc pas de terroristes. Et la suite de son article ne fait que confirmer cet état de fait, puisqu’il parle également de «membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de l'Etat islamique (EI)». Le Figaro n’utilise à aucun moment le qualificatif de terroriste, semant ainsi l’amalgame et la confusion au sein de l’opinion publique française. Ce quotidien de droite, devenu ces 30 dernières années une feuille de chou, reprend ainsi sa «campagne» anti-algérienne qu’il menait avec acharnement durant les années 90 en véhiculant la thèse de «qui tue qui» en Algérie, en se rendant complice des massacres et des tueries commises par les groupes terroristes dans notre pays. Comme d’autres médias français (Libération, AFP…), le Figaro s’affiche clairement en faveur du terrorisme. Par sa manière de traiter l’information sécuritaire en Algérie, ce journal fait presque dans l’apologie du terrorisme. Un terrorisme qu’il dénonce et condamne fermement en France, mais pas en Algérie. Ce double jeu de ce journal cache mal son hostilité envers l’armée algérienne qui refuse, malgré les pressions politiques, d’acheter les avions de chasse Rafale que son propriétaire Serge Dassault produit et peine à vendre à l’étranger. Même la tuerie de Charlie Hebdo le 11 janvier 2015 en plein Paris, vivement condamnée par la presse algérienne qui connaît les affres du terrorisme pour en avoir payé un lourd tribut, ne semble pas avoir suffi pour faire sortir ce journal de son carcan idéologique pour mieux voir la réalité en face et retrouver l’objectivité d’un journalisme professionnel qui en a fait sa réputation au XIXe siècle. Beaumarchais doit se retourner dans sa tombe en voyant cette nouvelle grave dérive éditoriale d’un journal dont le nom avait été puisé de l’un de ses livres.
Rafik Meddour