Une opération, deux constats
Par R. Mahmoudi – La mise hors d’état de nuire de 22 terroristes en une journée et dans la seule région de Bouira est une nouvelle à la fois réconfortante et sujette à questionnement. Réconfortante parce que l’élimination d’un nombre aussi important d’éléments armés (pratiquement une phalange tout entière) porte un coup très dur à ces groupes et va indubitablement faire reculer la menace que constituait et constitue toujours le terrorisme dans certaines régions montagneuses du pays. Ce haut fait d’armes prouve aussi que les forces de l’ANP ne baissent pas, heureusement, le niveau de vigilance dans cette conjoncture où l’Algérie fait face, le long de ses frontières, à un terrorisme transnational de plus en plus menaçant. C’est également la meilleure réponse au gouvernement saoudien qui accuse l’Algérie de laxisme dans la lutte contre le terrorisme – un non-sens. Sujette à questionnement parce que le fait de savoir qu’il y a autant de terroristes activant dans un même groupe, alors qu’on parle toujours dans les discours officiels de résidus de terrorisme, il y a vraiment de quoi s’inquiéter. C’est vrai que les terroristes ont, à chaque fois, démontré qu’ils maintenaient une certaine capacité de nuisance à travers des attentats sporadiques. La dernière attaque qui a coûté la vie à quatre Patriotes dans la région de Batna est venue rappeler cette amère réalité. On savait aussi que ces groupuscules, en quête de reconnaissance et surtout de financements auprès de leurs grands parrains d’Al-Qaïda et de Daech, à l’étranger, n’hésiteraient pas à justifier leur présence par quelques coups d’éclat, sans réelle portée sur les événements en Algérie. Mais le bilan de cette offensive de Bouira montre bien que les groupes armés, de quelque affiliation qu’ils soient, ont pu se reconstituer et se redéployer ces dernières années, en dépit des vastes opérations militaires qui ne cessent de resserrer l’étau autour de leurs maquis, en Kabylie et ailleurs. Cela signifie clairement que les terroristes, en Algérie, arrivent encore à enrôler des jeunes dans leurs rangs, et qu’ils ne désespèrent pas de pouvoir renforcer leur organisation à travers leur allégeance aux groupes terroristes créés, financés et conseillés par les services secrets occidentaux.
R. M.
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