Le Qatari Hamad Ben Jassem rachète la toile «Les Femmes d’Alger»
Le nom du premier acquéreur de la célèbre toile Les Femmes d'Alger de Pablo Picasso, un collectionneur saoudien, est toujours tenu secret. Mais, d’après la chaîne de télévision Al-Arabiya, c’est l’ex-Premier ministre qatari, Hamad Ben Jassem qui l’a rachetée. La source n’indique pas à quel prix le chef-d’œuvre lui a été cédé. Adjugée à 179,3 millions de dollars, le 11 mai dernier après onze minutes seulement, lors des enchères qualifiées d’«enchères du siècle», la toile a battu le record jusque-là détenu par le triptyque de Francis Bacon, Trois études de Lucian Freud, qui avait été adjugé 142,4 millions de dollars chez Christie's en 2013. Ce chef-d’œuvre, qui représente une scène dans un harem, est comparé par les experts à Guernica ou Les Demoiselles d'Avignon. Selon la maison d'enchères, c'était aussi l'un des derniers grands Picasso dans une collection privée. Il avait été vendu chez Christie's en 1997 pour 32 millions de dollars. Elle devient de ce fait la toile la plus vendue de l’histoire. Les Femmes d'Alger est une série de quinze peintures numérotées, créées par Pablo Picasso en 1955. La série a été inspirée par le tableau Femmes d'Alger dans leur appartement d'Eugène Delacroix, exposé en 1834. Elle fait partie des œuvres par lesquelles Picasso rendait hommage à des peintres qu'il admirait et à leurs œuvres. La série entière Les Femmes d'Alger a été achetée par Victor et Sally Ganz par la galerie Louise Leiris à Paris en juin 1956 pour 212 500 dollars. La plupart des peintures individuelles de la série sont aujourd'hui exposées dans des musées ou font partie de collections privées. Disputée par quatre à cinq acheteurs potentiels, elle est finalement revenue au puissant et richissime ex-Premier ministre qatari Hamad Ben Jassem. Membre de la famille princière du Qatar, Ben Jassem a occupé plusieurs postes de responsabilité dans son pays, dont celui de Premier ministre et ministre des Affaires étrangères (1992-2013), qui lui permirent de jouer un rôle prépondérants dans la diplomatie qatarie, à un moment où celle-ci parrainait les mouvements d’insurrection dans nombre de pays arabe.
R. Mahmoudi