Un gâchis intolérable
Par Meriem Sassi – A quelques semaines du début des examens de fin d’année, notamment celui du baccalauréat, de nombreux élèves sont désemparés. Beaucoup d’entre eux ont déserté les bancs des lycées depuis plus d’un mois, pour chercher de l’aide auprès de professeurs particuliers. L’exclamation d’une élève revenant d’un cours de soutien donne une idée de l’ampleur du désastre : «J’ai enfin compris ce cours de physique. En classe, c’était vraiment du charabia !» Il faut admettre que la formation de certains enseignants laisse vraiment à désirer, ce qui a pour conséquence de démotiver les élèves dont certains perdent confiance en eux, face aux lacunes de leurs profs. Un constat qui est conforté par le diagnostic fait par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, qui a plaidé, jeudi à Alger, pour une analyse critique des opérations de formation organisées par le secteur cette année «loin des complaisances». Alors que conformément à la politique des chiffres privilégiée par le gouvernement, plus de 142 000 fonctionnaires du secteur de l'éducation nationale bénéficient d'une formation en 2015, la ministre a été forcée de constater que «les résultats sont en deçà des attentes». Elle a signifié aux responsables en charge de la formation que «le rendement n'est pas à la hauteur des efforts et des ressources financières accordées par l'Etat». Mme Benghebrit a estimé qu’il était temps «de faire une analyse critique de la situation loin des complaisances, car il s'agit là de l'avenir de générations d'élèves et de l'avenir de l'école algérienne». Si le constat est clair, et le discours encourageant pour l’avenir, il s’agit dans l’immédiat d’enclencher des actions urgentes visant à former, à nouveau, la plupart des enseignants qui sont en poste et qui par leurs maladresses quotidiennes ont fini par décourager les élèves, accentuant les taux d’absentéisme et les déperditions scolaires, dont sont parfois victimes des jeunes ayant un grand potentiel. Un gâchis intolérable et qui n’a que trop duré.
M. S.
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