Le déficit commercial se creuse : 4,32 milliards de dollars à fin avril
La situation macroéconomique de l’Algérie se fragilise de plus en plus. Le déficit commercial continue de se creuser pour atteindre 4,32 milliards de dollars fin avril. C’est le plus important déficit de ces dix dernières années. Durant les premiers mois de 2014, la balance commerciale de l’Algérie a enregistré un excédent de 3,4 milliards de dollars, selon les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques relevant des Douanes algériennes. Entre le 1er janvier et le 30 avril 2015, les exportations se sont établies à 13,4 milliards de dollars contre près de 22,72 milliards de dollars à la même période de 2014, soit une baisse de plus de 41%, qui s’explique essentiellement par la chute brutale et continue des prix du pétrole. Les importations, quant à elles, connaissent une légère baisse. Elles s’élèvent à 17,73 milliards de dollars contre 19,32 milliards de dollars durant la même période de l'année écoulée. Cela représente une baisse de 8,26%. Ce déséquilibre entre les importations plus ou moins stable et les exportations qui s’affaissent causent ainsi un trou financier qui est comblé par les réserves de change. Les exportations ont, ainsi, assuré la couverture de 76% des importations durant les quatre premiers mois de 2015 contre 118% à la même période de 2014. Ce constat chiffré n’augure rien de bon pour l’avenir, surtout que le prix de l’or noir semble avoir amorcé une baisse durable. Certains experts excluent le retour du prix du baril au prix d’avant juin 2014, à savoir 100 dollars et plus. Les mesures annoncées par le gouvernement pour faire baisser les importations afin de réduire le déficit et préserver la santé financière de l’Algérie ne semblent pas avoir eu l’effet escompté. En avril dernier, la balance commerciale de l'Algérie a enregistré un déficit de 744 millions milliards, contre un excédent de 738 millions de dollars durant le même mois en 2014. A ce rythme, le déficit de la balance commerciale serait de plus de 16 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. A moins que le gouvernement freine le rythme des importations et diversifie un tant soit peu les exportations… Finie donc la période de l’embellie financière et d’opulence. Les signaux appellent le gouvernement à bien serrer la ceinture pour ne pas renouer rapidement avec l'endettement.
Sonia Baker