Sellal brosse un tableau sombre de la situation générale du pays et appelle à serrer la ceinture

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s’est départi de son optimisme habituel lors de sa visite au siège de Sonatrach, ce lundi, à l’occasion de la désignation du nouveau PDG, Amine Mazouzi. Abordant la loi de finances complémentaire 2015, Sellal a indiqué que celle-ci serait signée en juillet prochain, révélant que les taxes et impôts sur les bénéfices des sociétés (IBS) seront revus à la baisse. Le gouvernement souscrit ainsi à la demande du Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui avait soulevé le problème pour «encourager la production nationale» et endiguer le phénomène des importations sauvages qui ont grevé les réserves de change. Le Premier ministre, dont le discours a radicalement changé, a relevé que la consommation de carburant avait atteint des pics intenables et qu’il allait falloir la diminuer. Mais il a écarté toute augmentation des prix de l’essence et du gasoil. S’adressant aux dirigeants de Sonatrach, Abdelmalek Sellal a mis l’accent sur la nécessité d’augmenter la production «coûte que coûte» pour faire face à la situation économique actuelle, induite par la baisse drastique des prix du pétrole sur les marchés internationaux. A ce propos, Sellal a exhorté les dirigeants de la compagnie nationale à se concentrer sur le «métier de base», à savoir l’exploration de nouveaux gisements, et éviter de «se disperser». En clair, le gouvernement ordonne à la Sonatrach d’arrêter tous les projets à l’international, sachant que la compagnie est présente dans certains pays maghrébins, africains et arabes dans le cadre de joint-ventures. Sur la situation générale du pays, Abdelmalek Sellal n’a pas paru optimiste. Certes, l’Etat est encore en mesure de faire face à l’effondrement des cours des hydrocarbures, mais les chiffres avancés par le Premier ministre donnent froid dans le dos. Si les cours ne s’améliorent pas dans les mois et les années à venir, la situation risque de s’aggraver, a-t-il laissé entendre. «A 60 dollars le baril, les recettes s’élèveraient à 38 milliards de dollars ; à 50 dollars, elles chuteraient à 9 milliards», a-t-il asséné.
Karim Bouali

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.