L’Algérie exige le retrait du film «El-Wahrani» d’un festival organisé par Israël en Palestine occupée
L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a demandé officiellement le retrait du film «El-Wahrani» de Lyès Salem du 3e Festival de la Méditerranée d’Ashdod, en Israël, prévu à partir du 8 juin prochain. L’agence, qui a cofinancé le film à hauteur de 24%, se dit «surprise» d’apprendre la programmation de ce film dans un festival organisé dans les Territoires palestiniens occupés. Dans une déclaration signée de son secrétaire général, et dont nous détenons une copie, l’AARC se dit «indignée de ne pas avoir été informée de cette décision et par la participation du film dans un festival qui est d’essence opposé aux orientations de la politique algérienne». L’agence tient la société de production Dharamsala, de droit étranger et qui détient la part majoritaire dans le financement du film, pour responsable de cette «dérive», et exige du réalisateur Lyès Salem des «explications à l’opinion publique algérienne, surtout qu’il a exprimé sa "satisfaction" de sa participation à ce festival, comme l’ont rapporté certaines sources médiatiques», ajoute le document. Dans le même sillage, nous apprenons que le ministère de la Culture a décidé, en réaction à ce scandale, d’introduire à l’avenir dans ce type de contrat cinématographique une clause interdisant clairement la projection de tout film coproduit ou cofinancé par l’Algérie dans des festivités internationales dont la vocation s’avère contraire aux valeurs fondamentales de l’Algérie ou susceptible de porter atteinte à l’image de l’Algérie à l’étranger. Pour rappel, le film «El-Wahrani» a défrayé la chronique en Algérie, lors de sa projection en avant-première il y a quelques mois, en suscitant une vague de réactions hostiles, notamment de la part de l’ONM et de certaines organisations d’enfants de chouhada qui avaient demandé son retrait. Dans certaines séquences, le film montre en effet les moudjahidine s’adonner à l’alcool dans des postures jugées indignes et dégradantes. Plusieurs spectateurs ont aussi reproché au réalisateur l’usage abusif et injustifié des insanités dans un film traitant essentiellement du parcours d’un combattant de la guerre de Libération nationale.
R. Mahmoudi