Le Comité contre la torture de l’ONU va juger le Maroc suite à une plainte d’un prisonnier sahraoui
Algeriepatriotique a appris de source sûre que la plainte déposée, en février 2014, par le militant sahraoui des droits de l’Homme Naâma Asfari auprès du Comité contre la torture de l'ONU a été jugée recevable. En prison à Rabat depuis novembre 2010 et condamné en 2013 à une peine de 30 ans par un tribunal militaire, Naâma Asfari se plaint de sévices subis en détention, l’extorsion d’aveux sous la torture et l’absence de toute enquête malgré la réitération de ses accusations de torture et de traitement inhumain. Naâma Asfari et son épouse française, Claude Mangin, avaient aussi adressé une plainte pénale au doyen des juges d’instruction de Paris. L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) s’est constituée partie civile aux côtés des victimes et a pris l’initiative de déposer la plainte auprès du Comité contre la torture, qui est une instance semi-juridictionnelle dont la compétence est officiellement reconnue par le royaume du Maroc. «Une condamnation par le Comité contre la torture serait un premier pas significatif dans la lutte contre l’impunité et encouragerait les autres victimes sahraouies et marocaines à porter plainte devant l’ONU, jusqu’à ce que la justice marocaine décide de rendre justice elle-même», a déclaré Hélène Legeay, responsable Maghreb/Moyen-Orient à l'ACAT. Pour rappel, Naâma Asfari a été arrêté par la police marocaine le 7 novembre 2010 à Laâyoune, après avoir reçu une délégation étrangère composée d’hommes politiques, dont un député français, pour une visite au camp de toile dressé par les militants sahraouis, et baptisé «camp de la fierté et de la dignité», pour réaffirmer leur droit à l'autodétermination. Conduit au commissariat de la ville, le militant a été sauvagement battu par les policiers avant d’être jeté en prison où il va subir les pires exactions. Au lendemain de son arrestation, des unités de la police et de la gendarmerie d’occupation ont lancé l'assaut contre le campement des Sahraouis pour évacuer les manifestants. L’opération a fait 11 morts et des dizaines de blessés.
R. Mahmoudi