Place aux jeunes ?
Par Kamel Moulfi – La moyenne d’âge des dirigeants politiques qui sont à la tête des institutions du pays et des partis au pouvoir a été confortée par la reconduction de Saïdani comme secrétaire général du FLN. C’est le signe, s’il en fallait encore un, non seulement de l’échec des velléités de rajeunissement qui font l’objet d’annonces récurrentes à chaque occasion qui se présente, mais surtout de l’impasse dans laquelle s’est fourvoyé le système qui gère le pays, incapable de se renouveler. Autre exemple probant : l’alternance au sein du RND, deuxième parti de l’alliance au pouvoir, se passe entre Bensalah et Ouyahia, représentatifs tous les deux, à quelques nuances près, de ce phénomène qui consiste à recycler le même personnel en poste depuis de longues années pour qu’il serve encore et contribue à maintenir le système en vie. Jusqu’à quand ? Le plus grave n’est pas uniquement dans cette exclusion de la vie politique des jeunes qui constituent l’écrasante majorité de la population et possèdent une partie de l’élite algérienne, un formidable potentiel inutilisé et qui est abandonné et exposé à tous les risques. Plus globalement, les jeunes Algériens ne sont pas à l’aise dans leur propre pays et ce n’est pas le semblant d’activités de loisirs qui sont organisées d’en haut par le pouvoir qui va changer leur état d’esprit. L’impression d’exclusion ressentie par la grande masse des jeunes s’ajoute à l’injustice qu’ils constatent en apprenant que les enfants des dirigeants sont «placés» ailleurs et ne vivent pas les mêmes conditions exécrables qui leur sont imposées. Ils sont également convaincus que l’issue n’est pas proche pour eux. En effet, le pouvoir montre qu’il a peur des jeunes qui sont porteurs d’idées nouvelles, de compétences et ont, en plus, le «défaut» d’être par nature rebelles, et surtout qu’ils aspirent à une Algérie où les chances seraient égales pour tous, où la corruption aurait moins d’ampleur, où…
K. M.
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