Quand Le Figaro veut montrer de Daech l’image d’un mouvement soucieux des droits de l’Homme

Nonobstant toutes les monstruosités commises par les hordes terroristes en Irak et en Syrie et retransmises au monde entier (massacres de villages, immolations, destruction de sites classés au patrimoine universel…), le quotidien français tente de trouver des vertus, et même des aspects positifs, au règne de ces barbares de Daech. Sous la plume de son ex-correspondant en Irak Georges Malbrunot, pris en otage en 2004 par l’Armée islamique en Irak, qui est l’ancêtre de ce même «Etat islamique en Irak et en Syrie», avant d’être libéré contre une grosse rançon, Le Figarorapporte en titre, dans son édition de dimanche, que «Daech autorise les femmes à conduire à Mossoul», ville occupée par les terroristes depuis plusieurs mois. Le journaliste ne se contente pas de louer cette «mansuétude» de Daech envers la gent féminine, mais tient à rapporter l’argumentation d’un «cadre djihadiste» (la presse française évite scrupuleusement l’usage du terme «terroriste» quand ceux-là n’agissent pas sur le territoire français) sur cette question, à savoir que «rien dans l'islam n'interdit aux femmes de conduire». «Ce n'est pas quelque chose de détestable, explique le porte-parole de Daech. Les femmes avaient l'habitude de se déplacer à cheval ou à dos de chameau et le Prophète ne leur interdisait pas. Par conséquent, comment pourrions-nous en faire autrement?» Le journaliste français tente de trouver une explication à cette «émancipation» de la femme sous Daech, en écrivant que «face à un mécontentement croissant, Daech a probablement choisi de lâcher du lest sur la conduite des femmes. Cela lui permet de donner une leçon à son voisin saoudien, où les djihadistes ont décidé de porter le fer…» A travers cet article, Le Figaro reste en fait dans sa ligne politique traditionnelle concernant le monde arabe. Il a déjà servi de relais médiatique à l'invasion de la Libye par Nicolas Sarkozy et y a encouragé la montée de l'extrémisme religieux qui a mené ce pays droit vers la guerre civile. Ce journal de droite continue sa sous-traitance pour le compte de François Hollande en Syrie, puisque l’actuel président des Républicains (nouveau nom de l’UMP) a applaudi et soutenu la décision de l'Elysée d'armer la rébellion syrienne, c'est-à-dire les terroristes d’Al-Nosrah et de Daech. L’envoi d'armes à Daech par les services secrets turcs, dévoilé cette semaine par des images diffusées par des chaînes de télévision, trahit ce soutien actif apporté par la Turquie et son principal allié, la France, aux groupes terroristes qui sèment la mort et la désolation en Syrie et dans toute la région. Car parmi ces armes, il y a sûrement celles fournies par Paris.
R. Mahmoudi