Goudjil : «Nous persistons à considérer illégitime le 10e congrès»
Le sénateur du tiers présidentiel, Salah Goudjil, affirme que le mouvement contestataire de la légitimité du 10e congrès et de la direction nationale actuelle ne s’essouffle pas et va continuer à activer intensément sur le terrain jusqu’à ce qu’il «libère le FLN» des «griffes» des affairistes. «Nous persistons à considérer illégitime ce congrès et la nouvelle direction qu’il a désignée de fait, sans que sa liste ne soit publiée à ce jour», a-t-il indiqué dans un communiqué sanctionnant la réunion, jeudi à Alger, des contestataires. Au nom des membres du comité central opposés à la tenue de ce congrès, Salah Goudjil assure que la composante de la direction nationale fait l’objet de manipulation pour supprimer ou ajouter des noms selon les pressions, pour la simple raison qu’il n’a pas été l’émanation d’un processus démocratique, processus exigé par la loi sur les partis et les statuts qui régissent le FLN. L’ancien coordinateur du mouvement de redressement contre Abdelaziz Belkhadem explique qu’une telle situation aurait pu être évitée si l’organisation du congrès a été faite conformément aux textes réglementaires. «Il aurait fallu que le comité central, seul organe habilité à arrêter la date du congrès, se réunisse et installe une commission nationale chargée de préparer le congrès en fixant le mode d’élection des délégués et en supervisant toutes les opérations conformément aux étapes et procédures suivies dans tous les congrès du FLN, que ce soit au niveau de la préparation des textes qu’au niveau de l’élection des délégués», a-t-il encore souligné pour donner une idée sur l’ampleur des dépassements. Pour lui, ces agissements antidémocratiques, basés sur l’improvisation et la désignation en gelant l’activité d’anciennes kasmas et mouhafadhas tout en créant de nouvelles illégales, n’honorent pas le FLN, digne héritier du glorieux Front historique. Au contraire, ils lui portent «préjudice» ainsi qu’à ses militants et «ne peuvent en aucune manière permettre au parti de servir de bon exemple à suivre par les autres formations. Cela pour la simple raison que les organisateurs de cette «kermesse» foulent aux pieds les principes élémentaires de la véritable démocratie en laissant la porte grande ouverte à l’argent sale pour influer sur ses décisions». Salah Goudjil assure que face à cette situation, les membres du comité central attachés à leur légitimité, qui ont eu à dénoncer à l’avance et publiquement ce scénario prévisible en attirant l’attention sur ses graves conséquences, s’engagent à poursuivre leur lutte pour restituer le FLN à ses militants. Il précise que la bataille judiciaire n’est pas encore terminée et qu’il y a encore un recours au niveau du Conseil d’Etat. «Nous affirmons que notre confiance en la justice de notre pays reste totale et nous attendons d’elle qu’elle se prononce en faveur du droit en annulant ce congrès et ses résultats pour nous permettre d’organiser un véritable congrès d’où émergera une direction légitime en mesure de s’imprégner des évolutions enregistrées dans le monde, de s’adapter aux changements que connaît la scène politique nationale et de contribuer à faire face aux différents défis tant au niveau national qu’international.» Les contestataires appellent «tous les militants intègres au sein ou en marge des structures actuelles du FLN à poursuivre inlassablement la concrétisation sur le terrain de leur fidélité aux principes de Novembre 1954 et aux sacrifices des martyrs de la glorieuse Révolution, pour permettre à leur parti de continuer à assumer son rôle moteur de locomotive dans la direction et la construction du pays à l’ombre du multipartisme, en contribuant fortement à l’activation des règles démocratiques qu’il doit veiller à appliquer d’abord au sein de ses propres instances à tous les niveaux». Ils les invitent également à «redoubler de vigilance» afin de «déjouer» les «manœuvres de déstabilisation» visant leur parti, et à rester mobilisés plus que jamais dans cette phase cruciale que traverse l’Algérie afin de contribuer, chacun selon sa position et ses moyens, à la sécurité et à la stabilité du pays tout en soutenant la marche de son édification. Pour eux, rien n’est perdu. «Nous affirmons notre ferme détermination à poursuivre avec l’appui de la base militante notre combat en utilisant tous les moyens légaux pour remettre notre parti sur les rails et le libérer des dérapages et déviations qui ont trouvé leur consécration dans la préparation et la tenue du congrès ainsi que dans ses résultats», ont conclu les contestataires qui parlent de premiers signes de tension enregistrés au niveau de certaines structures de la base militante.
Rafik Meddour