La Kaaba profanée
Par Kamel Moulfi – C’est connu de tous, et tout particulièrement des musulmans : l’islam interdit absolument la corruption. Les hypocrites, parmi ces derniers, peuvent toujours trouver une ruse comme ils le font pour d’autres péchés, et considérer que le versement d’un pot-de-vin (c’est le terme utilisé en pareil cas) est un cadeau, il n’en reste pas moins que la corruption, qui implique le corrupteur et le corrompu ainsi que leur intermédiaire, est une pratique maudite dans la religion. Or – finalement, doit-on être surpris ? –, on apprend que l’Arabie Saoudite est citée dans l'affaire Fifa qui, soit dit en passant, n'a pas révélé tous ses secrets. Après le Maroc mêlé à ce scandale (versement de pots-de-vin, voir articles), c'est au tour de l'Arabie Saoudite d'être éclaboussée, selon la presse allemande. C’est l'hebdomadaire allemand Die Zeit qui a lancé la bombe sur le royaume. La métaphore guerrière n’est pas exagérée puisque le gouvernement de Gerhard Schröder a fourni des… lance-roquettes à l'Arabie Saoudite en échange de son vote pour permettre à l’Allemagne d’obtenir l'organisation du Mondial-2006. Il ne manquait au sombre tableau de l'Arabie Saoudite que ce fait de corruption prouvée. C’était déjà le pays qui a enfanté le terrorisme islamiste. Il est également cité dans les médias internationaux pour ses accointances avérées avec Israël (rencontre récente entre un militaire saoudien et un haut responsable israélien), sur fond d'agression militaire contre le Yémen voisin. Une agression qui s’est transformée, comme dans un retour de boomerang, progressivement en guerre entre les deux pays. Et cette nouvelle situation n’a rien de rassurant pour les monarques saoudiens. Les attaques contre le sud du royaume se multiplient et les pertes dans les rangs de l’armée saoudienne commencent à devenir lourdes. Tout ceci dans une conjoncture marquée par une recrudescence des attentats terroristes sur son sol, ce qui augure d'un glissement sécuritaire fatal pour cet exportateur d'extrémisme religieux.
K. M.
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