86% des enfants de moins de 14 ans subissent des violences

Les enfants algériens sont de plus en plus victimes d’actes de violences et de châtiments corporels qui leur sont infligés souvent dans le milieu familial. Selon une enquête sur la santé de la femme et de l’enfant à indicateurs multiples (MICS4) rendue publique aujourd’hui à Alger, 86% des enfants âgés de 2 à 14 ans ont reçu des «punitions» physiques ou psychologiques entre 2012 et 2013. Une estimation qui donne froid dans le dos. Le directeur de la Population au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Ouali, qui a présenté les résultats cette enquête, affirme que la «punition» dont ont été victimes les enfants interrogés a été pratiquée durant le mois précédant le sondage et a pris la forme physique dans 71% des cas, dont 23% de manière «sévère». Cette enquête, qui a porté sur 28 000 ménages, fait ressortir que près de 6% des enfants âgés de 5 à 14 ans sont concernés par le travail, les garçons étant plus pénalisés par le phénomène que les filles. Et pas seulement. Un enfant sur 30 âgé de moins de 5 ans a une insuffisance pondérale modérée ou sévère, alors que la surcharge pondérale concerne 12% des enfants de moins de 5 ans, explique l’enquête. Il y a donc la nécessité d’approfondir l’analyse des causes sur la base de ces données. Des progrès ont été néanmoins relevés. Parmi eux figure la progression autour de la parité fille-garçon, alors que la mortalité néonatale se situe à hauteur de 16 décès pour 1 000 naissances vivantes, ce qui représente près de 70% de la mortalité infantile en Algérie, soit une légère baisse par rapport à l’enquête précédente de même type, réalisée en 2006 et ayant révélé 20 décès pour 1 000 naissances. Autre progrès : l’enseignement préscolaire. Ainsi, 17% des enfants âgés entre 36 et 59 mois suivent un enseignement préscolaire. L’enquête précise cependant qu’il y a plus d’enfants préscolarisés en ville (23%) qu’en campagne (7%). Il y a également la scolarisation des enfants qui s’élève à 98%. L’enquête souligne «cette particularité positive» qui fait qu’il n’y a quasiment pas de disparités, selon le sexe, les régions, le milieu et la richesse des familles. Autre révélation, 56,6% des femmes sondées et résidant dans le nord du pays disent «accepter» d’être battues par leur époux, et ce, pour de multiples raisons. En revanche, 42,1% de celles qui habitent dans le sud du pays ont exprimé leur «refus» de subir cette attitude de la part de leur conjoint.
Rafik Meddour
 

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