Laksaci aux gestionnaires des banques : «Secouez-vous !»

Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a donné, aujourd’hui jeudi, des instructions fermes aux gestionnaires des banques publiques pour qu’elles assument dorénavant, au vu de la conjoncture difficile que traverse le pays, «un rôle proactif» en vue de financer l’économie productive et contribuer à concrétiser la projection du taux de croissance de 7% arrêté par le gouvernement. Lors d’une rencontre-débat organisée au siège de la Banque d’Algérie axée sur «la stabilité macroéconomique et le financement bancaire de la croissance», Laksaci a rejeté tous les arguments des banquiers qui ont soulevé à plusieurs reprises le problème des «règles prudentielles», estimant que celles-ci sont «universelles» et n’empêchent en rien une démarche volontaire de la part des banques qui ont été assez soutenues et assainies par l’Etat par le passé. Il dira à ce propos que l’Etat a suffisamment joué son rôle et qu’il est temps qu’en retour les banques agissement en véritable levier de la croissance au lieu de se cantonner dans une position prudente et attentiste. «Dans le nouveau contexte marqué par le choc externe de nature durable, qui pourrait rapidement affecter leurs ressources, les banques doivent développer leurs moyens d’action à terme, par la promotion de produits financiers attractifs, notamment en terme de rendements réels.» Laksaci estimera que la réalisation du potentiel de croissance hors hydrocarbures «devra être portée par des investissements productifs, notamment du secteur privé». Le gouverneur de la Banque d’Algérie a annoncé la mise en place de la nouvelle caisse de garantie des crédits avant la fin de 2015, «qui constituera un autre outil d’aide à la gestion des risques qui vise à renforcer la stabilité du secteur bancaire en Algérie». Il affirmera également que «le développement des secteurs productifs hors hydrocarbures, notamment l’activité des PME, nécessite désormais des fonds prêtables plus conséquents au profit de l’investissement». Il soulignera, par ailleurs, que «dans le cadre la nécessaire diversification de l’économie cela contribuera au développement du potentiel en matière d’exportations hors hydrocarbures».
Meriem Sassi
 

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