Nebbou dénonce un «carnaval de circulaires et de remaniements»
Dans son discours au meeting organisé ce vendredi à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri à Tizi Ouzou, le premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, a usé d’un ton virulent contre le pouvoir en place, confirmant ainsi le revirement de son parti par rapport à sa démarche relative à l’organisation d’une «conférence nationale de consensus», rejetée par les partis de la coalition gouvernementale. Dressant un tableau noir de la situation générale, le responsable du FFS estime que le paysage politique, économique et social en Algérie «ne présage rien de bon». «Tous les indicateurs, dira-t-il, sont alarmants et le danger réside dans la désintégration et l’effondrement de l’Etat». Plus alarmiste, l’orateur juge que l’Algérie n’est pas à l’abri d’une crise qui risque de lui être fatale «si aucun changement n’est opéré pour mettre un terme à la crise multidimensionnelle». «Comme nous avons mis en garde en 1962 et comme nous avons mis en garde en 1992, enchaînera l’orateur, nous mettons en garde aujourd’hui contre un avenir incertain si le statu quo persiste et si l’on reste sans rien faire.» Faisant le constat d’échec de la démarche politique initiée par le FFS, Nebbou dira : «Nous avons présenté initiative après initiative, hélas le régime a fait la sourde oreille.» Evoquant indirectement la controverse née du message de félicitations adressé par le vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd-Salah, au secrétaire général du FLN, à l’occasion de sa réélection à la tête du parti, le premier secrétaire du FFS parle de «carnaval de polémiques fabriquées de toutes pièces autour d’un propos ou d’une lettre qui n’exprime rien d’autre que la nature avancée d’une crise de l’ensemble du système». Dans le même sillage, il dénonce «un carnaval de remaniements qui ne changent rien à rien et qui sont eux-mêmes remaniés». Abordant la situation en Kabylie, Nebbou stigmatise encore une fois le pouvoir pour sa politique de «démantèlement du politique» qui, selon lui, favorise «toutes les manœuvres et facilite toutes les manipulations», tout en vilipendant les autonomistes du MAK, en qualifiant les visées de «ceux qui enlèvent l’emblème national» d’«injure faite aux innombrables et glorieux martyrs de la Kabylie morts pour ce drapeau».
R. Mahmoudi