L’ambassadeur de Chine à Alger : «Nous soutenons l’Algérie dans sa politique libyenne et malienne»
L’ambassadeur de Chine en Algérie, Yang Guangyu, a convié les représentants des médias à une rencontre pour faire le point sur les derniers développements dans les relations de partenariat stratégique entre Alger et Pékin. D’emblée, il a tenu à exprimer la «haute considération de la Chine pour le rôle et les efforts de l’Algérie dans la recherche de la paix et de la stabilité au Mali et en Libye, deux dossiers très délicats, épineux et plein d’embuches, mais l’Algérie a fait un parcours sans faute et agi avec beaucoup de sagesse et de patience», a affirmé l’ambassadeur de Chine, qui a souligné que son pays «fait confiance à l’Algérie et sera toujours là pour l’accompagner et la soutenir». Il a aussi relevé les échanges de visites entre les responsables des deux pays ces derniers mois, dont la première, celle du Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui «revêt une signification particulière», selon lui. Yang Guangyu a indiqué qu’«aujourd’hui, nous estimons communément que la Chine est le premier partenaire de l’Algérie. Elle en est fière et entend le rester». Il a aussi évoqué les nombreux projets de coopération réalisés ou qui sont en cours de réalisation par des sociétés chinoises en Algérie. «La liste est très longue. Nous voulons renforcer davantage ce partenariat. D’ailleurs, le gouvernement chinois encourage et incite les entreprises chinoises à investir en Algérie. Malgré la baisse des prix du pétrole, l’Algérie reste à nos yeux un marché prometteur et d’avenir. L’Algérie restera un partenaire de premier plan pour la Chine sur le continent africain», a-t-il encore souligné. Yang Guangyu n’a pas manqué de rappeler que plusieurs projets d’investissement dans les domaines touristique, industriel, agricole et des nouvelles énergies «sont en discussion». L’ambassadeur de Chine a assuré que Pékin était prêt «à renforcer le transfert de technologie et la formation comme précisé dans presque tous les accords de coopération signés entre nos deux pays». L’autre point soulevé par Yang Guangyu, est la mise en place d’un partenariat industriel : «C’est le résultat de la dernière visite du Premier ministre algérien en Chine. Nous allons travailler ensemble pour identifier les secteurs concernés, les projets intéressant les deux parties et déterminer les modalités de coopération». Les autres secteurs ne sont pas en reste puisqu’il existe aussi des échanges culturels, universitaires et d’ordre humain qui constituent, pour l’ambassadeur, un des piliers du partenariat stratégique global. «Il y a aussi un échange régulier et important de visites d’artistes, écrivains, peintres et journalistes entre nos deux pays. La Chine est fière d’avoir contribué, sur plusieurs plans, au succès des travaux de préparation dans le cadre de la manifestation de Constantine, capitale de la culture arabe 2015», a-t-il affirmé, avant de relever que «le domaine dans lequel un effort supplémentaire doit être fait, concerne les échanges entre les jeunesses des deux pays». Concernant le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Chine, Yang Guangyu a affirmé qu’il était de l’ordre de 8,3 milliards de dollars pour l’année 2014, alors que pour 2015, le chiffre n’est pas encore connu. A la question de savoir si son pays redoutait la concurrence de l’Europe en Algérie, la réponse du diplomate chinois a été on ne peut plus claire : «L’Algérie est un immense pays, il y a de la place pour tout le monde. D’ailleurs, en visitant le chantier du centre des conférences qui est pris en charge par l’une des plus grandes entreprises chinoises, j’ai été surpris d’apprendre que 60% des matériaux proviennent d’Europe. C’est dire qu’il n’y a pas que la Chine qui en tire profit. La Chine est présente en Algérie depuis 50 ans environs, nous ne voulons concurrencer personne. Nous pouvons mêmes engager des tripartites ou quadripartites pour discuter avec nos amis algériens. Nous souhaitons encore rester très longtemps en Algérie, sauf si on ne veut plus de nous», a conclu l’ambassadeur de Chine, non sans une pointe d’humour.
Réda B.
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