Rencontre à Bruxelles entre l’Union européenne et les pays du G5 Sahel : l’Algérie ignorée
L’Algérie, pays pivot dans le règlement des crises malienne et libyenne, n’a à aucun moment été citée lors de la rencontre qui a eu lieu dans la capitale belge ce mercredi. Cette rencontre a regroupé la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le Commissaire aux affaires humanitaires et à la gestion des crises, et les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. «Nous avons pu constater la convergence de nos analyses sur la situation au Sahel et partager notre réflexion sur la manière de répondre aux défis sécuritaires qui nous affectent», ont déclaré les participants à cette rencontre à laquelle l’Algérie n’a pas été conviée, bien qu’elle ait traité la question libyenne et malienne notamment sur son sol. «Nous avons rappelé l'importance pour les parties libyennes d'arriver à un accord rapidement sur un gouvernement d'unité nationale et nous appuyons les efforts du représentant spécial des Nations unies. Nous restons déterminés à faire du Sahel un espace de paix, de développement et de stabilité. A cet égard, nous saluons l'opérationnalisation de la force mixte multinationale», lit-on, en effet, dans le communiqué commun qui aborde également la crise malienne, sans aucune allusion aux efforts de l’Algérie pour rétablir la paix dans ce pays : «Nous saluons l'aboutissement du processus de paix au Mali, auquel nous avons activement participé ensemble pour résoudre la crise. Nous réitérons notre engagement à tout mettre en œuvre pour accompagner la mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé le 15 mai 2015 à Bamako. Nous lançons un appel à la Communauté internationale en tenant compte du rôle des Nations unies, afin qu'elle y apporte également son appui. Nous invitons les parties au respect strict de leurs engagements et les encourageons à mettre en place sans délai le mécanisme de suivi qui sera fondamental pour l'instauration d'une paix durable». L’Union européenne et les pays du G5 Sahel sont convenus que le déroulement du plan d’action régional récemment adopté par l’UE «devrait aller de pair avec l'instauration (…) d'un dialogue politique régulier et structuré en pleine complémentarité avec ceux des organisations régionales et sous-régionales, ainsi que les différents processus existants tels que ceux de Nouakchott et de Rabat». L’Algérie n’est pas évoquée non plus dans le volet consacré au phénomène de la migration clandestine. Le communiqué annonce la tenue d’un sommet à Malte qui «d'aborder ces questions au plus haut niveau». On ne sait pas si l’Algérie prendra part à cette rencontre ou si l’Europe compte couper l’herbe sous les pieds de la diplomatie algérienne qui déploie des efforts monumentaux pour tenter de réinstaurer la paix à ses frontières et, ainsi, endiguer le terrorisme pour l’éradication duquel elle déploie des moyens humains et matériels colossaux.
Karim Bouali