Drame des migrants clandestins : quand Human Rights Watch transforme les bourreaux en victimes

Les ONG liées aux pays occidentaux et chargées de servir leurs intérêts agissent de plus en plus à visage découvert. Elles ne cherchent plus à camoufler leur mission consistant notamment à couvrir les bourreaux qui sont innocentés et à enfoncer les pays du Sud, transformés en coupables alors qu’ils sont victimes. Elles fournissent les prétextes aux pays occidentaux, Etats-Unis et Union européenne particulièrement, dont le fer de lance déclaré est l’Otan, pour accroître leur politique d’ingérence dans les affaires des pays qui dérangent ou qui ont des richesses naturelles à piller, et souvent ces deux sont confondus. Pour ceux qui en doutaient, l’ONG Human Rights Watch (HRW) en donne, elle-même, la preuve dans son dernier rapport publié ce vendredi, qui traite des migrations par voie maritime à travers la Méditerranée en direction de l'Europe. Le rapport de 33 pages de HRW, intitulé «La crise migratoire en Méditerranée : pourquoi les migrants fuient ; ce que l'UE devrait faire», montre comment le drame des migrants qui meurent par milliers en Méditerranée est instrumenté pour préparer l’opinion publique à de nouvelles agressions des pays occidentaux contre des pays africains ou arabes et musulmans. HRW a réalisé 150 entretiens avec des migrants et des demandeurs d'asile récemment arrivés en Italie et en Grèce, pour arriver à une conclusion que tout le monde connaissait : «La plupart des personnes qui traversent la Méditerranée prennent d’énormes risques parce qu'ils se sentent obligés de le faire, et non parce qu'ils le veulent». Pourquoi le font-elles ? Pour répondre à cette question fondamentale, n’importe quel observateur honnête et au fait des réalités de ces pays plongés dans la tourmente évoquerait les conséquences des ingérences, surtout sous forme d’agression militaire, dont sont responsables les pays occidentaux qui veulent accéder aux richesses de ces pays. Mais le rapport de HRW dédouane l'Occident. Pour cette ONG, les causes de ce drame se trouveraient dans les pays d'origine, feignant d'ignorer que les situations de guerre y ont été provoquées par la politique interventionniste et néocolonialiste de l'Occident justement : invasion américaine en Irak, armement de l'opposition islamiste par les pays de l'Otan et naissance de Daech en Syrie, agression militaire et encouragement d'une guerre intertribale qui a débouché sur une guerre civile en Libye, pillage des ressources naturelles et sauvegarde des intérêts de la France dans la région subsaharienne, etc. Le cas de la Libye est flagrant. L’intervention de l’Otan et de pays de l’UE a créé dans ce pays un chaos qui perdure quatre ans après l’assassinat de Mouammar Kadhafi. Comment ne pas admettre qu’avant cette agression criminelle, non seulement il n’y avait aucun Libyen parmi les migrants clandestins, mais le pays lui-même n’offrait pas de passage à ceux qui voulaient rejoindre l’Europe «sans papier» en traversant la Méditerranée ? La politique de solidarité africaine menée par Kadhafi aidait les pays africains appauvris par l’exploitation coloniale et néocoloniale, à réduire la misère qui touchait de vastes secteurs de leurs populations. Mais pour HRW, non ; les migrants clandestins qui risquent la mort et la trouvent pour un grand nombre d’entre eux doivent s’en prendre à eux-mêmes et à leurs dirigeants. De là à leur suggérer d’appeler au secours l’Otan pour les sauver de cette situation, il n’y a qu’un pas que HRW croit pouvoir franchir subtilement en essayant de tromper l’opinion publique européenne choquée par la médiatisation à outrance des drames des migrants en Méditerranée. En déclarant que les «violations des droits humains dans leurs pays d'origine sont le principal élément déclencheur de la montée en flèche des migrations par voie maritime à travers la Méditerranée en direction de l'Europe », HRW cherche à incruster dans l’opinion publique des pays occidentaux, l’idée que pour empêcher les drames, il faut agir sur place. On sait que l'UE attend un mandat des Nations unies qui l’autorisera à agir militairement contre les migrants clandestins qui passeraient par les côtes libyennes. Un G5 créé dans le Sahel va servir de laboratoire expérimental à l’UE pour sa politique néocoloniale basée sur la lutte contre les migrations clandestines. Les Algériens connaissent trop ces ONG, du type HRW, Amnesty International ou autres, à la solde des capitales occidentales qui se sont toujours positionnées du côté des terroristes islamistes en Algérie, pour croire à leur objectivité.
Houari Achouri

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