La LADDH dénonce des licenciements abusifs à la Setram d’Oran
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) accuse la Setram d’Oran d’avoir bafoué la législation algérienne codifiant la relation du travail. La LADDH affirme, dans un communiqué rendu public aujourd’hui que cette société, née d’un accord entre l'Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) et le groupe RATP, a procédé au licenciement abusif et injustifié de deux syndicalistes. Il s’agit de Sam Mohammed, secrétaire général de la section UGTA, et de Mahfoud Khalfallah, chargé de l’organique, en raison d’un conflit collectif de travail. La ligue dénonce aussi le «silence complice des instances qui avaient pour vocation de faire respecter et appliquer le droit du travail, c’est-à-dire l’inspection de travail d’Es Senia». «Bien que cet acte de licenciements de délégués devrait être pris en charge automatiquement par l’inspection de travail, cette dernière s’entête à le considérer comme un licenciement d’un simple travailleur, tentant ainsi de transformer un conflit collectif de travail en un conflit individuel», précise Kaddour Houari, secrétaire national en charge des dossiers spéciaux au sein de la LADDH. Cette organisation de défense des droits de l’homme ne comprend pas pourquoi les instances concernées par cette atteinte au Code du travail n’ont pas bougé le petit doigt, et ce, « malgré tous les points de non-respect de la législation qui ont été portés à leur connaissance. «Les représentants de ces instances font le profil bas et détournent les yeux, pour ne pas dire jouent les seconds couteaux comme le fait l’inspecteur de travail qui refuse de considérer cela comme un licenciement de syndicalistes afin de ne pas activer la procédure que la loi exige de lui», a encore relevé Kaddour Houari. La LADDH rappelle avoir déjà eu à dénoncer en mai dernier «les pratiques condamnables de la direction de la Setram et le silence des services du ministère du Travail et de la wilaya d’Oran». Cette attitude est pour cette organisation de défense des droits de l’Homme est inacceptable, car les droits des travailleurs algériens sont clairement bafoués. La passivité de l’inspection du travail face à une atteinte à l’exercice syndicale est symptomatique d’un Etat qui ne fait pas appliquer ses propres lois. De telles pratiques ont valu un déclassement de l’Algérie par rapport au respect du libre exercice de l’activité syndicale. Selon le dernier rapport de l’Organisation internationale du travail, l’Algérie a rejoint le mois courant les pays qui ne respectent pas le droit à la liberté syndicale. Ce classement est dû au refus des nombreuses entreprises activant en Algérie de réintégrer des syndicalistes licenciés illégalement, malgré avoir eu gain de cause devant la justice.
Rafik Meddour