L’Anaaf : «Les propos racistes d’Estrosi relèvent d’un niveau politique et intellectuel délabré»

Christian Estrosi, maire UMP (Les Républicains) de Nice, proche de Nicolas Sarkozy, a été hué par le public, à l’ouverture de la Fête de la musique. «En sifflant leur maire, les Niçois ont voulu lui signifier qu'ils refusent, comme l'écrasante majorité des citoyens français, une société française qui se replie sur elle-même, l'instrumentalisation de leurs valeurs à des fins politiques, mais aussi la normalisation de sa parole raciste ainsi que celle de certains de ses amis "républicains"», ironise l’Alliance nationale des associations des Algériens de France (Anaaf). Christian Estrosi s’est distingué par ses décisions anti-algériennes lors de la dernière Coupe du monde de football. Dérangé par les nombreux supporters du Onze algérien, ce maire avait décrété l’interdiction de brandir des drapeaux étrangers à Nice. A cette décision ridicule, les Algériens avaient répondu en accrochant l’emblème vert, blanc et rouge sur tous les balcons pour faire face, comme les Niçois aujourd’hui, «à l’offensive raciste, à l'instrumentalisation de la haine islamophobe, à la banalisation des idées antirépublicaines de l'extrême droite», pour reprendre le communiqué de l’Anaaf adressé à notre rédaction. Pour cette organisation qui regroupe plusieurs associations qui défendent les droits des ressortissants algériens en France, «il est très important, en ce moment, que le combat de ces citoyens niçois pour les valeurs de solidarité et de fraternité soit soutenu, mis à l’honneur, vivifié et inspiré, car il représente les valeurs de notre diaspora algérienne en France». L'Anaaf qualifie les propos islamophobes d’Estrosi de «honteux», estimant qu’ils relèvent d’une «détérioration mentale et d'un niveau politique et intellectuel délabré, régressant, irrationnel, raciste et sectaire». L’Anaaf, qui annonce la tenue d’un congrès des Algériens de France en mars 2017, profite de cette occasion pour appeler à la mobilisation de tous les Algériens vivant en France «pour faire vivre nos idées, expériences et propositions autour de débats, de manifestations diverses pour peser dans le débat public».
Karim Bouali