Pourquoi l’opérateur de téléphonie mobile Orange ne pourra pas s’installer en Algérie
Depuis quelques mois, des fuites organisées font état de la décision de l’opérateur des télécommunications français Orange de s’installer en Algérie. En février dernier, Orange a ouvert sa première boutique en Algérie, prélude à une installation durable en glanant quelques parts du marché qui connaît, depuis une dizaine d’années, une rude concurrence entre trois opérateurs de la téléphonie mobile. Orange, à travers sa filiale Horizons, vise à se frayer une place dans ce marché. En l’absence d’une quatrième licence GSM, l’opérateur français cherche, à travers des lobbyistes algériens à entrer dans le capital de l’opérateur public Mobilis. Selon des informations en notre possession, entrer dans le capital de Mobilis à hauteur de 15% à 20% n’est qu’une première étape pour prendre progressivement le contrôle de cet opérateur qui compte plus de dix millions de clients. Ce n’est pas la première fois qu’une multinationale, qui entre dans le capital d’une entreprise algérienne, finit par devenir l’actionnaire majoritaire par le jeu de l’augmentation graduelle du capital. Sauf que là, Orange, qui appartient à France Télécom, est lié à une entreprise israélienne, Partner Communications en l’occurrence, par un accord commercial. Et Partner, soutenu par France Télécom Orange, n’est pas seulement un opérateur de la téléphonie mobile en Israël. Il est également l’un des financiers de la colonisation en Cisjordanie et sur le plateau occupé du Golan. Cet opérateur pas comme les autres, dispose de 176 antennes et relais sur des terres confisquées par l’armée israélienne et les colons aux Palestiniens. Avec les autres opérateurs israéliens, Partner Communications profite de l'interdiction faite par l'armée israélienne aux opérateurs palestiniens d'installer leurs antennes dans 60% de la Cisjordanie, limitant ainsi leur accès au marché local. Cet opérateur, partenaire d’Orange depuis plusieurs années, conserve à son profit des taxes et autres montants dus aux Palestiniens. Il a également des boutiques dans les colonies israéliennes. Comme il assure avec son réseau le service aux colons et à l’armée d’occupation israélienne pour qu’elle communique mieux lors de ses opérations de massacre de Palestiniens. Autrement dit, Partner Communications constitue un soutien actif à la colonisation. Cet opérateur active dans les territoires palestiniens occupés en violation du droit international et des Conventions de Genève qui condamnent «la destruction et l’appropriation de biens, non justifiés par des nécessités militaires et exécutés sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire». Les liaisons dangereuses d’Orange avec Partner Communications ont déjà suscité consternation et colère des amis des Palestiniens en France et des militants des droits de l’Homme dans le monde. Orange, qui veut s’installer en Algérie, possède un accord de partenariat avec cet opérateur israélien portant sur l'usage de la marque Orange, l'aide technique et l'achat groupé de matériels avec des économies d’échelle importantes. Un élément qui plaide en défaveur de l’installation de l’opérateur français en Algérie, un pays qui défend farouchement et en toute situation la cause palestinienne. En concluant ce partenariat, Orange conforte et soutient la colonisation israélienne, obstacle à la création de l’Etat palestinien et à une paix conforme au droit international. Des raisons suffisantes pour que cet opérateur français ait du mal à convaincre de son admissibilité en Algérie.
Rafik Meddour