Accord de paix au Mali : l’appel de l’ONU aux grandes puissances
La mise en application de l’accord de paix au Mali préoccupe fortement l’Organisation des Nations unies. Par la voix de son représentant spécial pour le Mali, Ban Ki-moon a appelé la communauté internationale à commencer à financer le plus rapidement possible la mise en œuvre de cet accord dont dépend l’avenir de toute une nation. «Samedi dernier, le 20 juin, nous avons assisté au parachèvement du processus de signature de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali. C'était un grand jour pour la paix. Aujourd'hui, nous avons un accord global et inclusif, c'est-à-dire signé par toutes les parties au conflit : le gouvernement, la Coordination des mouvements de l'Azawad et la Plateforme», s’est félicité Mongi Hamdi, le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Ce responsable onusien a souligné le fait que cet accord, signé à Bamako le 15 mai dernier par le gouvernement du Mali et les groupes armés de la Plateforme, initialement sans le concours de la Coordination, a été négocié en moins d'une année avec l'aide de la médiation internationale et sous l'égide de l'Algérie». Loin de l’euphorie de la signature de cet accord, le représentant des Nations unies demande une plus grande implication des grandes puissances pour aider financièrement à se relever. «Certes, les défis à venir restent nombreux, car reconstruire est plus difficile que détruire», a-t-il admis, tout en estimant que le premier pas est franchi. Il reste maintenant la concrétisation de cet accord pour le bien des Maliens et de la sécuritaire régionale. Pour se reconstruire, le Mali a besoin de près d’un milliard de dollars. Rien que la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) nécessite 460 millions de dollars. L’enjeu est donc actuellement celui des ressources financières dont a besoin ce pays. Plusieurs pays et organisations internationales, dont l'ONU, l'Union européenne (UE) et l'Union africaine (UA) ont salué la signature samedi dernier à Bamako par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali et félicité la médiation algérienne pour réussir le processus entre les parties maliennes. Mais il ne suffit pas de déclarations de félicitations pour rendre cette paix et cette réconciliation réelles. C’est visiblement le message que les Nations unies ont tenté de faire passer par leur représentant spécial au Mali.
Rafik Meddour