Benghebrit : l’école a besoin de 20 000 nouveaux enseignants par an
A peine l’année scolaire achevée que la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, commence à évaluer les besoins de l’école en enseignants et à faire des projections sur le moyen et long terme. Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, Mme Benghebrit a relevé la nécessité de recourir à des recrutements annuels de 14 000 à 20 000 enseignants pour faire face à la fois aux départs à la retraite, à l’augmentation du nombre d’élèves scolarisés et l’ouverture de nouvelles écoles pour réduire la surcharge des classes. Selon la ministre, le renforcement de l’école en enseignants dans différentes matières est impératif pour améliorer la qualité. Mme Benghebrit affirme qu’au recrutement s’ajoutera la formation continue de l’enseignant afin de le doter de tous les instruments pédagogiques lui permettant de mener à bien sa mission. La ministre atteste que le déficit en enseignants formés dans les Ecoles nationales supérieures (ENS) est imputable «au secteur de l'éducation qui n’a pas défini ses besoins annuels». Mme Benghebrit se fixe comme autre objectif la formation des formateurs, affirmant qu’elle mettra des «solutions urgentes». Sur ce chapitre, une commission de «haut niveau» sera bientôt installée pour élaborer une plate-forme qui permettra au secteur de l’éducation de former les enseignants en qualité et en nombre suffisant. Cette commission dépendra du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Mais les capacités des ENS sont limitées. Elles ne peuvent répondre entièrement à la demande de l’éducation nationale. Certes, de nouvelles écoles sont en construction, mais cela prendra du temps. Et pour ne pas creuser le déficit, le ministère de l’Enseignement supérieur décide d’introduire un module de «pédagogie» pour les étudiants intéressés par une carrière d'enseignement, un module qui leur ouvrira les portes de l’Ecole algérienne. «Il est impossible de créer des Ecoles supérieures susceptibles de couvrir tous les besoins durant les trois années à venir», a lancé hier Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur tout en précisant que son secteur avait besoin de «plus de temps» pour parachever les projets déjà engagés. L’Ecole algérienne compte actuellement plus de 8 millions d’élèves. Leur nombre atteindrait 10 millions d’ici 2017, selon les estimations de certains spécialistes en statistiques. Leur garantir des enseignants de qualité, c’est le défi actuel de la ministre de l’Education qui se bat pour une école de qualité qui formera les bâtisseurs de l’Algérie de demain.
Sonia Baker