L’opérateur français Orange se sépare de son partenaire israélien et mise sur l’Algérie
Dans un communiqué rendu public aujourd'hui mardi, l’opérateur de téléphonie mobile français Orange annonce être parvenu à un accord avec l’entreprise israélienne Partner mettant fin au partenariat entre les deux entités, quelques semaines après une controverse qui avait mis Orange au cœur d’une tempête médiatico-diplomatique. Selon le communiqué, le nouveau contrat qui lie les deux groupes «accorde à Partner et à Orange le droit de résilier l’accord de licence de marque Orange actuellement en vigueur. Si Partner n’exerce pas son droit de résiliation dans un délai de 12 mois, Partner ou Orange pourra alors résilier l’accord de licence de marque au cours des 12 mois suivants». Orange versera 40 millions d’euros à Partner à la signature du contrat et un paiement additionnel de 50 millions d’euros devra être acquitté si l’accord de licence de marque est résilié dans un délai de 24 mois. Il y a une semaine, Algeriepatriotique révélait l’existence de fuites organisées faisant état de la décision de l’opérateur des télécommunications français Orange de s’installer en Algérie. En février dernier, Orange avait ouvert sa première boutique dans notre pays, prélude à une installation durable en essayant de glaner des parts du marché qui connaît, depuis une dizaine d’années, une rude concurrence entre trois opérateurs de la téléphonie mobile. Orange, à travers sa filiale Horizons, vise à se frayer une place dans ce marché. En l’absence d’une quatrième licence GSM, l’opérateur français cherche, à travers des lobbyistes algériens, à entrer dans le capital de l’opérateur public Mobilis. Selon des informations en notre possession, entrer dans le capital de Mobilis à hauteur de 15% à 20% n’est qu’une première étape pour prendre progressivement le contrôle de cet opérateur qui compte plus de 10 millions de clients. Ce n’est pas la première fois qu’une multinationale, qui entre dans le capital d’une entreprise algérienne, finit par devenir l’actionnaire majoritaire par le jeu de l’augmentation graduelle du capital. Sauf que là, Orange, qui appartient à France Télécom, était jusque-là lié à une entreprise israélienne, Partner Communications en l’occurrence, par un accord commercial. Et Partner, soutenu par France Télécom Orange, n’est pas seulement un opérateur de la téléphonie mobile en Israël. Il est également l’un des financiers de la colonisation en Cisjordanie et sur le plateau occupé du Golan. Cet opérateur dispose de 176 antennes et relais sur des terres confisquées par l’armée israélienne et les colons aux Palestiniens. Avec les autres opérateurs israéliens, Partner Communications profite de l'interdiction faite par l'armée israélienne aux opérateurs palestiniens d'installer leurs antennes dans 60% de la Cisjordanie, limitant ainsi leur accès au marché local. Il a également des boutiques dans les colonies israéliennes. Comme il assure avec son réseau le service aux colons et à l’armée d’occupation israélienne pour qu’elle communique mieux lors de ses opérations de massacre des Palestiniens. En résumé, Partner constitue un soutien actif à la colonisation. Cet opérateur active dans les territoires palestiniens occupés en violation du droit international et des Conventions de Genève qui condamnent «la destruction et l’appropriation de biens, non justifiés par des nécessités militaires et exécutés sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire». Les liaisons dangereuses d’Orange avec Partner Communications avaient déjà suscité consternation et colère des amis des Palestiniens en France et des militants des droits de l’Homme dans le monde. C’est cette liaison qui plaidait en défaveur de l’installation de l’opérateur français en Algérie, un pays qui défend farouchement et en toute situation la cause palestinienne. Après l’annonce du divorce entre les deux partenaires, l’Algérie va-t-elle revoir son attitude ?
R. Mahmoudi