Fermeté ou simple discours ?
Par R. Mahmoudi – La visite effectuée ce jeudi par le nouveau ministre de l’Intérieur à Ghardaïa, accompagné du patron de la DGSN et des responsables de la Gendarmerie nationale, n’est-elle pas venue tardivement ? A en croire les cris de détresse lancés ces derniers jours par des citoyens de cette région, la situation n’est pas loin d’échapper à tout contrôle et de servir de tremplin aux aventuriers et aux groupes terroristes qui guettent, comme c’est leur nature, la moindre brèche pour s’y engouffrer. On parle aujourd’hui de risque de «daechisation» de la région du M’zab. Le mot fait peur. Il est clair que les forces de l’ordre sont, encore une fois, dépassées par la persistance d’un conflit qui est normalement du ressort des politiques. Mais, là encore, toutes les tentatives initiées par le gouvernement, les différents conseils de sages et, récemment encore, par le FFS qui a essayé d’user de son influence traditionnelle au sein de la communauté mozabite, n’ont connu aucune avancée. Le seul levier, peut-être, qui soit encore susceptible de restaurer la crédibilité de l’Etat et de redonner confiance aux citoyens de la région, et qui n’a pas été suffisamment mis à contribution, c’est la justice. Il est attendu des autorités des mesures fortes et intransigeantes pour poursuivre et punir les fauteurs de troubles, à quelque niveau qu’ils soient. En un mot, il faut attaquer le problème à la racine au lieu de miser sur l’usure du temps. Il en va de la crédibilité et de la survie de l’Etat dans cette région. Dans sa première déclaration, à son arrivée à Ghardaïa, le ministre a promis de sévir contre «toute complaisance» dans la perpétuation des violences. Espérons que cela ne se sera pas qu’un discours de circonstance destiné à la consommation médiatique.
R. M.
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