Les pilotes mis en cause dans le crash du vol AH5017
Le rapport du Bureau d’études et d’analyses (BEA, équivalent français de l’Agence nationale de la navigation aérienne), sur l’accident de l’avion de Swiftair affrété par la compagnie nationale Air Algérie, vient d’être rendu public officiellement par la justice française. Le crash, survenu en juillet dernier au nord du Mali, serait dû à une série d’erreurs fatales commises par les deux pilotes espagnols du McDonnell Douglas (MD82). L’analyse du BEA relève des «défaillances en matière d’organisation, de formation et de pilotage». Les pilotes n’auraient pas «activé le système d’antigivre des sondes moteurs alors que la température extérieure et la zone humide traversée requéraient sa mise en place», selon les conclusions du bureau spécialisé dans les enquêtes sur les accidents d’avion, rapportées par les médias français. Ces conclusions ont été transmises par les deux juges d’instruction aux familles des victimes, au nombre de 116, dont 54 Français. Le BEA note aussi un manque d’expérience des deux pilotes qui n’ont effectué qu’un seul vol en Afrique. Les résultats de l’enquête du BEA disculpent en quelque sorte la compagnie espagnole propriétaire de l’avion, bien que des travailleurs de la compagnie aient alerté la direction de la présence de «plusieurs dysfonctionnements», selon une information rapportée par des médias à l’époque. Selon RTL, un des stewards qui ont péri dans l’accident avait dénoncé les conditions de travail au sein de Swiftair, se plaignant du fait que e personnel pouvait «travailler jusqu'à sept jours de suite, avec des horaires pouvant aller de 6 heures du matin à 8 heures du soir». Ce steward signalait que «l’équipage est très affecté par la fatigue physique et physiologique». «Il est très difficile de maintenir l'attention pendant les décollages et les atterrissages», avertissait-il. Plusieurs pistes avaient été avancées après le crash de l’avion affrété par Air Algérie au Nord-Mali, dont celles de l’attentat terroriste et d’une méprise de l’armée française présente dans cette zone du Mali en guerre contre les groupes terroristes.
Lina S.