Care avertit : «Une crise économique sévère s’annonce»
L’association Care alerte sur les fragilités du modèle d’organisation de l’économie de notre pays, ainsi que sur les menaces qui pèsent sur elle. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, Care annonce la tenue dune conférence de presse animée par Slim Othmani, président de Care, et Mouloud Hedir, expert économiste, mardi prochain, à travers laquelle elle fera une évaluation de la situation économique qu’elle juge préoccupante. «Les chiffres qui commencent à être publiés par les institutions officielles nous donnent déjà une idée de l’ampleur des déficits prévisibles qui affecteront gravement, pour cette année 2015, nos échanges extérieurs, notre balance des paiements comme le budget général de l’Etat», estime l’association. Celle-ci souligne que «notre pays a perdu un temps précieux pour n’avoir pas su amorcer le virage de la diversification économique au moment où il disposait de ressources abondantes. Il se voit contraint, maintenant, de devoir le faire dans un environnement interne et externe beaucoup plus hostile». L’association qui dit «s’efforcer de traduire l’inquiétude montante des entreprises algériennes, sait combien celles-ci ne manqueront pas d’être secouées violemment par le mouvement récessif prévisible qui se profile à l’horizon. Ce mouvement récessif ne manquera pas de laminer notre système de transferts sociaux qui est, certes, généreux mais qui est aussi largement inefficace et détourné de sa finalité sociale originelle. Or, la récession économique et l’austérité qui en découlera peuvent encore être évitées pour peu que les autorités publiques fassent preuve de courage et de résolution face aux défis immenses qui nous attendent». Pour Care, «le projet de loi des finances complémentaire qui est actuellement discuté au sein du gouvernement offrait, de ce point de vue, une opportunité que ce dernier semble avoir de la peine à saisir. Mais les quelques mesures annoncées jusque-là sont manifestement en net décalage par rapport aux vrais enjeux et ne permettent pas de créer le choc salutaire du changement espéré». Or, selon Care, «le temps nous est compté et si les ressources disponibles au niveau du Fonds de régulation des recettes permettent à notre pays de disposer de ressources suffisantes pour faire face aux aléas de court terme, elles ne prémunissent pas contre la crise sévère qui s’annonce devant nous». Care se dit persuadée qu’une autre politique économique est encore possible et que notre pays doit tout faire pour éviter l’expérience douloureuse de la récession et du déclassement social qu’il a vécue au cours des années 1990. C’est pourquoi Care veut rappeler l’urgence d’un programme économique qui prenne la mesure réelle des menaces qui pèsent sur notre économie. Un programme auquel l’ensemble des acteurs économiques et sociaux devraient être associés, l’enjeu immense pour notre pays étant celui de son retour aux chemins de la croissance durable et du développement économique et social.
Meriem Sassi