Oxi(*)
Par Kamel Moulfi – Non, merci… Poliment, les Grecs ont refusé que la Commission européenne leur rajoute une ration de la «potion» économique qui les a déjà rendus plus pauvres que jamais. Cela suffit ! C’est, en fait, le sens du message qu’ils ont voulu envoyer à la Commission européenne, au FMI et à toutes les institutions internationales du même acabit pilotées à partir de Washington. Traduit en termes plus clairs, c’est «plus jamais ça !» que les Grecs ont lancé à ce beau monde d’hypocrites. La propagande relayée par les médias et les «experts» à la solde de ce vampire appelé troïka (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne), a voulu comme d’habitude faire pression en effrayant l’électorat sur l’après-référendum, si l’«oxi» l’emporte. A l’adresse de l’opinion publique des autres pays, non seulement ceux qui composent l’Union européenne, mais même les autres, le nôtre aussi, cette propagande a distillé un discours à la limite du racisme en traitant les Grecs de «profiteurs» et de «fainéants». Le plus grave pour le système financier occidental, qui n’a de Dieu que l’argent, et qui veut que le monde entier se plie à ses intérêts ; le plus grand danger pour ce système hideux, c’est que le geste grec soit imité partout où s’exerce sa domination. «C’est nous ou rien», le chantage de l’UE a été refusé par les Grecs qui ont donné l’exemple du courage en s’opposant de front aux «créanciers-vampires». Un pays européen, dirigé par un jeune sans cravate et toujours souriant, Alexis Tsipras, a repris la main en recouvrant sa souveraineté à travers un référendum qui a permis au peuple de décider de son destin. On comprend pourquoi la troïka avait peur du référendum décidé, en toute souveraineté, par le gouvernement grec. Un peuple européen vient de donner son contenu moderne à la démocratie qui est née chez lui : incompatible avec les intérêts du système financier occidental. Alors, Italie, Espagne, Portugal, prochaines étapes ? Adieu l’UE ?
K. M.
(*) Non, en grec.
Comment (24)
Les commentaires sont fermés.