Bouchouareb à partir de Mexico : «Le terrorisme a une capacité d’adaptation considérable»
Intervenant en tant que chargé des relations internationales du Rassemblement national démocratique (RND), au Sommet de l’Internationale démocratique centriste, à Mexico, Abdesselam Bouchouareb a exposé l’expérience de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme. Bouchouareb a rappelé que l’Algérie «qui entamait avant tous les autres pays de la région son cheminement vers la démocratie, était foudroyée par une vague de terrorisme d’une rare violence», que le pays avait affrontée «dans l’indifférence de la communauté internationale, parfois même sous embargo». «Le terrorisme, a-t-il souligné, tient à sa capacité pernicieuse à se draper dans une posture victimaire pour construire le faux argument de violence politique qui lui sert par la suite de justificatif pour légitimer le recours à la violence». Le représentant du RND a abordé la question d’une brûlante actualité relative au choix des mots et des expressions pour définir ce phénomène, dénonçant le fait qu’on ne parle plus de «terrorisme», mais d’«islamisme» et de «djihadisme», comme pour esquiver la réalité : «Agréger de façon délibérée ou non le terrorisme à une religion, à une civilisation, à une nationalité ou à un groupe ethnique est une imprudence, voire une dérive dangereuse aux conséquences désastreuses», a-t-il soutenu. Bouchouareb a rappelé que, pour combattre le terrorisme, l’Algérie a «œuvré au renforcement de ses capacités de défense en formant des forces spéciales dans toutes les armées en mesure de mener une lutte efficace contre le terrorisme et contre toutes les menaces». Abordant les développements survenus dans le monde arabe, Abdesselam Bouchouareb a affirmé que le «printemps arabe» a engendré une situation de chaos généralisé, «emportant sur son passage des Etats entiers et détruisant des institutions de gouvernance». «Cette situation, a-t-il dit, a fragilisé de grands territoires, notamment dans les régions frontalières, les mettant à portée de groupes terroristes qui s’y déploient en l’absence de toute autorité». Bouchouareb a attiré l’attention sur la «forme mouvante» du terrorisme actuel qui jouit d’une «capacité d’adaptation considérable», expliquant que «nous ne sommes plus uniquement dans une filiation organique à un groupe armé, mais de plus en plus dans une individualisation de l’action terroriste».
Karim Bouali