La zaouïa Tidjania réagit aux événements de Ghardaïa : «Gare aux dangers qui nous guettent !»

Les derniers événements tragiques qui ont secoué le M’zab ne laissent personne indifférent. Après les vives réactions de la classe politique et des organisations de la société civile, c’est au tour des zaouïas d’intervenir pour tenter d’apaiser les esprits. Ainsi, le calife général de la Tidjania, Sidi Ali El Arabi Tidjani, a appelé aujourd’hui les citoyens de Ghardaïa à faire prévaloir les valeurs de tolérance et de conciliation pour tourner la page de ces incidents déplorables vécus mercredi dernier dans cette wilaya aux portes du Grand Sud. «La conjoncture actuelle et les dangers qui nous guettent nous dictent d'approfondir les liens qui nous unissent et de faire preuve de sagesse et de retenue afin de préserver l'intégrité nationale et l'unité des rangs dans l'esprit du serment fait aux chouhada», prévient Cheikh Tidjani dans un communiqué dans lequel il invite les citoyens de Ghardaïa, Guerrara et Berriane à tourner la page, en favorisant le dialogue et la concorde. Pour Cheikh Tidjani, il est impératif que les populations de la région se réconcilient pour affronter cette dure situation, main dans la main, et faire avorter toutes les tentatives de déstabilisation de la région. La Tidjania veut ainsi agir pour appuyer «les démarches du président de la République pour faire échec à toute velléité d'atteinte à la stabilité et à la sécurité du pays». La confrérie, fondée par Ahmed Tidjani en 1782, joue sur sa réputation dans la région pour tenter de ramener le calme dans la Vallée du M’zab et faire cesser la «fitna» entre Malékites et Ibadites qui dure depuis de longues années. Cette confrérie prône depuis toujours un islam de tolérance et de conciliation. Elle a trouvé son origine à Aïn Madhi, à Laghouat, avant de se répandre dans d’autres pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Arabie saoudite, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, le Soudan, le Nigeria, l’Indonésie et le Pakistan. Elle est considérée aujourd’hui comme la confrérie musulmane la plus répandue au monde.
Sonia Baker