Tragédie de Ghardaïa : rassemblement de solidarité à Béjaïa
Plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées hier soir, à la placette Saïd-Mekbel, sise au centre-ville de Béjaïa, à l’appel du Collectif de soutien au M’zab, pour exprimer leur solidarité avec la population de Ghardaïa, suite à la tragédie qui l’a frappée. Des bougies ont été allumées en signe de deuil. Après une minute de silence observée à la mémoire des victimes de ces événements tragiques, une dizaine d’intervenants, appartenant à différents partis politiques et associations, se sont succédé devant le mégaphone pour dire leur soutien aux familles des victimes et appeler les pouvoirs publics à trouver une solution durable à cette crise qui perdure. La plupart des interventions ont été axées sur la stigmatisation du pouvoir et le rejet de la thèse de «la main étrangère» défendue par le gouvernement. Le premier à intervenir, un syndicaliste de Béjaïa, donna le ton en disant que «nous ne savons rien de ce qui s’est passé à Ghardaïa pour avoir un jugement définitif sur ces événements», tout en soutenant que «ce n’est pas à l’armée de résoudre un problème qui est éminemment politique». Lui emboitant le pas, le représentant de la LADDH dira que «l’intervention de l’armée n’est pas la solution». Pour lui, la solution doit passer par «un dialogue sérieux et transparent». Il affirme que cette dérive sanglante est «le résultat de l’absence de l’Etat», tout en évitant de prendre position «pour l’un ou l’autre camp». Avant de réitérer la demande de sa ligue pour une commission d’enquête «transparente». L’ex-président d’APW de Béjaïa et membre de la direction de Jil Jadid, Rabah Hadj-Nacer, a, lui aussi, réfuté la thèse de la main étrangère : «S’il y a une main étrangère, c’est le pouvoir !», a-t-il déclaré. Prenant la parole, l’actuel président d’APW, Mohamed Bettache, a souhaité la multiplication de ce type d’action «pour se solidariser avec tout Algérien qui tombe, quel que en soit le bord». Il considère que «cette situation aurait pu être évitée si les pouvoirs publics avaient anticipé». A noter la présence à ce rassemblement de plusieurs citoyens venus de Ghardaïa. Leur représentant a pris la parole pour remercier la population de Béjaïa pour cette action de solidarité. Se disant «très touché» par la ferveur des interventions, il a tenu à lancer un message d’union, de concorde et de fraternité entre tous les habitants de Ghardaïa pour surmonter cette épreuve tragique et pour que cesse l’effusion de sang. A la fin du regroupement, les organisateurs ont annoncé qu’une «caravane de soutien» à la population du M’zab démarrera de Béjaïa dans les prochains jours.
Rabah Aït Ali