Nouvelle arme diplomatique ?
Par Rabah Toubal – Coup sur coup, la communauté internationale et l'Union européenne sont en passe de régler deux problème épineux, qui traînaient en longueur depuis des années déjà. Il s'agit en l'occurrence des questions du nucléaire iranien et de la crise financière durable qui mine la Grèce. Au-delà de leurs tenants et aboutissants, ces deux problèmes ont été réglés grâce notamment au recours aux sanctions multiformes, qui ont été prises par le Conseil de sécurité de l'ONU et certains pays d'Europe occidentale et par le groupe de l'Euro au sein de l'Union européenne. Ce genre de pressions collectives et massives, qui ont succédé aux traditionnelles représailles, blocus et autres embargos, souvent décidés bilatéralement et qui ont montré leurs limites, ont été efficacement mises en œuvre contre des pays qui ne respectaient pas les résolutions du Conseil de sécurité, les recommandations de l'Assemblée générale de l'ONU ou les décisions d'organisations régionales, dont ils sont membres. L'Irak, hier, la Syrie, le Yémen et la Russie, entre autres, ont été ou sont aujourd'hui soumis à des sanctions qui ont fini par faire ployer leurs dirigeants récalcitrants. Seuls, donc, les pays qui sont dirigés par des gouvernements représentatifs et crédibles et faisant partie d'ensembles régionaux ou économiques cohérents, pourraient faire face durablement à ces sanctions. En tout état de cause, la lutte sans merci que se livrent les partisans d'un monde unipolaire, outrageusement dominé par les Etats-Unis d'Amérique et leur bras armé l'Otan, et ceux qui rêvent d'un monde multipolaire, comme les BRICS, pour le contrôle des sources de l'énergie, sous toutes ses formes et des matières premières stratégiques, dans le cadre d'une sécurité alimentaire de plus en plus problématique, va certainement s'exacerber et devenir féroce. L'arme des sanctions collectives n'est donc qu'un instrument de plus pour affaiblir l'ennemi de demain et ses potentiels alliés.
R. T.
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