C’était du nazisme aussi
Par Karim Bouali – Les médias français s’offusquent d’une récente découverte qui remonte à l’ère des pratiques hitlériennes impitoyables. Des restes de victimes d’un anatomiste nazi conservés dans un bocal et des éprouvettes ont été découverts à Strasbourg. Parmi ces objets macabres, un bocal contenant des fragments de peau d’une victime de chambre à gaz et deux éprouvettes renfermant le contenu de l’intestin et de l’estomac d’une autre. L’anatomiste nazi voulait collectionner des squelettes juifs. Ces mêmes médias ne sont pas choqués, néanmoins, par les exterminations, les razzias, les pillages, les destructions de récoltes, les empoisonnements des puits et rivières, les tueries collectives, les épidémies et les maladies provoquées, les gazages et les enfumades massives de populations civiles sans défense, les punitions et les répressions massives sur les populations réduites à l’état animal. Ces actes barbares, rapportés par Mohamed Abassa dans une contribution à Algeriepatriotique,s’ajoutent à plus de 200 charniers dans le Dahra, dont ceux de familles entières pétrifiées avec leurs animaux, griffant les parois des grottes, et les génocides par centaines «qui ont valu des gratifications, des promotions et des honneurs à leurs sinistres auteurs : colonels, généraux et maréchaux assassins et grands criminels de guerre pour la plupart et dont les grands boulevards de Paris s’enorgueillissent encore de porter leurs noms». De son côté, l’historien Belkacem Babaci rappelait, dans un entretien à Algeriepatriotique,que des crânes d’Algériens tués en Algérie sont exposées au musée de l’Homme, à Paris : «Au musée, à Paris, j'ai vu le crâne de Boubaghla, qui avait reçu une balle dans l’œil», avait-il précisé. Il réclame la restitution de ces crânes à l’Algérie : «Nous n’avons que faire des babouches du dernier dey d'Alger. Que la France nous restitue surtout les trois ou quatre têtes qui sont toujours exposées au musée de l'Homme», dénonçait-il, furieux que nos responsables politiques fassent preuve de mollesse sur cette question. La France de la civilisation est sourde à ce genre de révélations embarrassantes qui concerne son passé colonial. Et c’est à juste titre que Mohamed Abassa «exhume» la réponse de l’Emir Abdelkader à Victor Hugo, Jules Ferry et autre Alexis de Tocqueville qui qualifiaient cette entreprise destructrice inhumaine de «marche de la civilisation sur la sauvagerie» : «Non, messieurs des Misérables, c’est votre sauvagerie qui marche sur notre civilisation. Je reconnais vos traces et vos passages à mes bibliothèques et livres brûlés».
K. B.
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