Trois remaniements ministériels en deux mois : un ministre limogé et un autre rétrogradé
Par le biais d’un laconique communiqué, la présidence de la République vient d’annoncer un remaniement ministériel partiel qui a touché quatre départements. Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a été tout simplement limogé. Cet important département auquel revient la lourde charge d’assainir le fichier des importateurs et de maîtriser les importations est confié à Bakhti Belaïb. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelkader Kadi, a été, quant à lui, rétrogradé au rang de wali, une fonction qu’il occupait avant qu’il ne devienne ministre. Une heure après l’annonce du remaniement, la présidence de la République annonce un mouvement complémentaire dans le corps des walis, confirmant ainsi la nomination d’Abdelkader Kadi à la tête de la wilaya de Tipasa et de l’ancienne ministre du Tourisme, Mme Zerhouni Yamina Nouria, comme wali de Boumerdès. Ces deux nominations s’ajoutent au vaste mouvement annoncé hier. Sid-Ahmed Ferroukhi remplace Abdelkader Kadi en tant que ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Jusque-là ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi hérite ainsi d’un méga-ministère, qui regroupe deux départements ministériels. Par ailleurs, une nouvelle tête arrive au gouvernement. Il s’agit de l’ancien président du Mouvement culturel berbère (MCB) et directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, El-Hadi Ould Ali, qui aura désormais la charge de gérer le ministère de la Jeunesse et des Sports. Il prend ainsi la place d’Abdelkader Khomri, malade et hospitalisé depuis plus d’un mois. C’est d’ailleurs Mohamed El-Ghazi, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, qui a assuré l’intérim durant toute cette période. Ce remaniement ministériel est le troisième en moins de trois mois. Le premier a été effectué le 14 mai dernier, le deuxième quelques jours plus tard sous forme d’un rectificatif. La multiplication de remaniements ministériels enfonce ainsi le pouvoir dans sa politique de bricolage, fragilise l’action gouvernementale et consacre l’instabilité institutionnelle.
Rafik Meddour
