L’Anaaf à Sarkozy : «Inculte ou faisant semblant de l’être, vous osez insulter des pays et des peuples»
Compte tenu de votre bilan à la tête de la France, pendant cinq ans (2007-2012), nous espérons vivement que lors des prochaines primaires à droite, les citoyens français ne se laisseront pas prendre par vos discours démagogiques, agressifs et islamophobes, et empêcheront, par leur participation et leur vote massif, lors de cette consultation électorale républicaine, votre candidature aux prochaines élections présidentielles de 2017. Votre style et vos manières font toujours un peu honte, dans l'Hexagone et les pays étrangers, au pays de la révolution de 1789, de la déclaration des droits de l'Homme, de Victor Hugo, de Clemenceau ou du général de Gaulle, etc. Inculte ou faisant semblant de l'être, vous osez insulter des pays, des peuples. Votre discours à Dakar restera à jamais gravé, comme une offense indélébile, dans la mémoire de tous les peuples africains, une offense à tous les descendants français de toutes ces victimes africaines, déportées par millions vers le «Nouveau Monde» grâce au commerce triangulaire dont le passif horrible et génocidaire n'a toujours pas été soldé malgré la loi sur la traite négrière. Après le méprisant «pov'con» vis-à-vis de tous les pêcheurs bretons, le «Karcher mitrailleur» dont vous aviez menacé les jeunes de nos banlieues, vous persévérez dans votre personnage politique cynique dont la France a eu à pâtir de toute son histoire. Vous êtes de ceux qui alimentent la discorde entre citoyens français et malmènent politiquement les plus belles valeurs humanistes, démocratiques et républicaines pour lesquelles la France est estimée et appréciée dans le monde. Lors de votre visite en Tunisie, vous vous êtes insidieusement attaqué à l'Algérie. Hélas ! , une fois de plus, vous vous êtes ridiculisé avec votre humour qui ne fait plus rire personne, hormis vos groupies. Vous vous êtes adressé aux Tunisiens pour critiquer leurs voisins algériens en oubliant leurs liens historiques séculaires, culturels, religieux et sanguins. Avez-vous eu la prétention de prendre les deux peuples pour des idiots en leur parlant de votre projet «mort-né» autour de la Méditerranée ? Pour vous rafraîchir la mémoire, sachez «monsieur le président» que les Tunisiens n'oublierontjamais un certain 9 janvier 2011 alors que les heurts dans leur pays firent au moins 23 morts, qu'un certain 11 janvier 2011, alors que les manifestations sont réprimées dans le sang et le bilan s'élevait à au moins à 35 morts, Michèle Alliot-Marie, alors votre ministre des Affaires étrangères, proposa de mettre à disposition du régime de Ben Ali le savoir-faire français dans le maintien de l'ordre et pour «régler des situations sécuritaires du même type». Ils n'oublieront jamais que lors de ces évènements tragiques, vous vous êtes contenté, en tant que président de la République française à l'Elysée de «prendre note», alors que le président américain Barack Obama saluait les aspirations du peuple tunisien à la démocratie.
Monsieur Nicolas Sarkozy, une fois de plus, vous êtes pris en flagrant délit de contradictions : vous aviez affirmé, une fois votre erreur de jugement constatée par vos conseillers, en guise d'autocritique pour réparer vos dégâts diplomatiques, que la non-ingérence et le soutien à la liberté et à la démocratie étaient au cœur de la politique étrangère française. . . Et comme si c'était pour justifier votre politique au nom du peuple français que «Paris n'avait pas pris la juste mesure» de la «désespérance» du peuple tunisien. Sans commentaires ! Vous n'avez pas eu la présence d'esprit de profiter de votre visite «officielle» en Tunisie pour clarifier vos positions passées lors de la tragédie tunisienne. Une fois encore, vous avez raté une occasion d'être à la hauteur de vos aspirations politiques. Pis, vous avez offensé, voire méprisé les Tunisiens en vous attaquant sur leur sol à leurs voisins. Savez-vous que le voisinage en pays musulman est sacré ? Vous avez osé déclamer que «l'Algérie, qu'en sera-t-il dans l'avenir ? De son développement, de sa situation? C'est un sujet qui, me semble-t-il, doit être traité dans l'Union de la Méditerranée». Vos principes de non-ingérence seront toujours à géométrie variable! Et c'est pourquoi l'Algérie et bien d'autres pays du Maghreb ont du mal à adhérer à l'idée même du projet de juillet 2008, l'Union de la Méditerranée qui n'a jamais réellement existé. Il ne vous servira à rien de répéter «qu'il y a un lien entre la Méditerranée du Nord et la Méditerranée du Sud» comme pour justifier, après coup, l'intervention armée que vous avez décidée, produisant aujourd'hui le chaos et le terrorisme en Libye, et auxquels les peuples libyen, tunisien et algérien sont confrontés.
Sachez, «monsieur le président», que nous sommes suffisamment avertis sur votre personnalité pour ne pas vous confondre avec les vrais «Républicains», à leur tête Monsieur Alain Juppé et bien d'autres, qui ont le sens de l'Etat, de l'honneur en politique et à qui, sans aucun a priori ou animosité politique, nous donnons rendez-vous aux «présidentielles de 2017».
Sachez également, «monsieur le président», que vos outrances à propos de notre pays d'origine suscitent notre indignation. Elles ne font plaisir qu'aux fascistes, nostalgiques «d'une nuit coloniale qui a duré 132 ans en Algérie», que vous voulez «draguer» électoralement. Comme vous pouvez aisément l'imaginer, Monsieur Nicolas Sarkozy, vos outrances irresponsables vis-à-vis de l'Algérie, de ses institutions et de son peuple ne peuvent mériter que notre mépris. Le moment venu, nous saurons à notre tour y répondre.
Sachez enfin, «monsieur le président», que depuis que le peuple français vous a signifié votre congé en 2012, vous êtes plus que jamais disqualifié à nos yeux pour reprendre possession du «Palais de l'Elysée». Vous semblez être le seul à ignorer les nombreuses plaisanteries qui circulent sur le Net à votre sujet, vous assimilant à un «comique» de la scène politique française. Soyez certains que nous nous mobiliserons en masse pour que votre imposture politique soit à nouveau écartée de l'espace politique et qu'elle ne puisse plus souiller les véritables valeurs qui fondent la République et l'histoire des relations algéro-françaises pour lesquelles nous militons comme acteurs actifs et vigilants de la diaspora algérienne en France.
Alliance nationale des associations des Algériens de France