Tentatives désespérées des GIA de récupérer des armes pour relancer l’action terroriste
La multiplication des attentats terroristes contre l’armée est symptomatique d’une tentative des groupes armés de réunir des armes pour relancer l’action terroriste dans les maquis. Acculés depuis plusieurs années, ces groupes qui font allégeance tantôt à Al-Qaïda, tantôt à Daech, sont en quête de moyens dont ils sont privés depuis que les services de sécurité ont verrouillé les frontières. Les nombreuses interceptions de terroristes et de contrebandiers et les saisies dans le Grand Sud, à la frontière avec le Maroc et à l’est où le chaos libyen a déteint sur la situation sécuritaire en Tunisie, poussent les terroristes encore en activité en Algérie à tenter de se réarmer en puisant dans des casernes ou en s’attaquant directement aux soldats de l’ANP. La recrudescence des attaques contre l’armée montre clairement que de telles actions sont appelées à se répéter dans les jours et les semaines à venir, car elles sont le dernier recours pour les GIA face à la lutte implacable menée par les différents services de sécurité pour repousser les nombreuses tentatives d’infiltration des terroristes de Libye, de Tunisie et du Mali. Les services de sécurité mènent également une guerre sans merci à la frontière avec le Maroc où des tonnes de drogue sont interceptées. Une vigilance qui leur permet, par la même, de verrouiller les frontières et d’empêcher toute tentative d’infiltration à partir de ce pays dont le régime est suspecté de connivence avec certains éléments armés activant dans le Sahel. Les attentats d’Aïn Defla et Batna étaient donc prévisibles, d’autant que les terroristes n’ont pas pu mener d’action spectaculaire sur le territoire algérien, au moment où tous les pays arabes pratiquement ont été secoués par des attentats meurtriers fortement médiatisés, que ce soit en Tunisie, en Egypte, en Arabie Saoudite ou au Koweït. Dans le même temps, les explosions sont devenues monnaie courante en Irak, en Syrie et au Yémen, si bien que, galvaudés, les médias ne s’y intéressent que très peu. L’Algérie est une cible de choix pour les mouvements terroristes affidés de la CIA que sont Al-Qaïda et Daech. Affaiblis par les coups portés par les services de sécurité en Algérie, les terroristes, n’ayant d’autre choix que de continuer leur action jusqu’à la mort, cherchent à impressionner leurs mentors hors Algérie et gagner ainsi des «bons points» pour pouvoir prétendre à leur parrainage. Les derniers attentats coïncident aussi avec les actions diplomatiques de l’Algérie qui milite pour une lutte globale contre le terrorisme et œuvre, dans ce sens, à créer une coalition mondiale contre le mouvement islamique en constante progression dans plusieurs pays du monde, jusqu’en Turquie qui subit un retour de flamme après avoir longtemps encouragé et armé les islamistes pour combattre le régime syrien. Dans ce contexte d’instabilité géopolitique, il est impossible que l’Algérie, pays arabe, africain et méditerranéen pivot, soit épargnée.
Karim Bouali