Education : vers une année scolaire de 36 semaines
Parmi les recommandations faites par les participants aux assises de l’éducation nationale, il y a l’application des standards internationaux en matière de temps scolaire. Jugée très courte pour un programme très dense, l’année scolaire doit être en effet prolongée d’une dizaine de semaines. Car, admettent ces spécialistes invités à se pencher sur l’état de l’école algérienne durant deux jours au Palais des nations du Club des Pins, le temps scolaire en Algérie est le plus bas au monde. Une recommandation qui semble avoir été retenue par le ministère de l'Education nationale. Selon l’un des conseillers au ministère, Farid Benramdane en charge de la pédagogie, le retour à une année scolaire de 36 semaines est désormais un «objectif prioritaire». «La priorité des priorités actuellement, c’est de revenir au temps scolaire standardisé de l'élève en Algérie, lequel doit bénéficier de 36 semaines de scolarité par an, sachant que le temps scolaire chez nous est l'un des plus bas au monde », a-t-il assuré lors d’une conférence conjointe animée avec l'inspecteur général du ministère, Nedjadi Messeguem, au lendemain de la conférence nationale sur l’évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l’école. Ce rallongement de plusieurs semaines de l’année scolaire est encore plus urgent pour le département de Nouria Benghebrit en ce sens qu’il y a des grèves récurrentes qui perturbent la scolarité des élèves et qui provoquent du retard dans l’exécution des programmes. Actuellement, l’année scolaire est de 24 à 26 semaines, soit près de la moitié d'un cursus scolaire normal. Il est donc impératif de pallier cette carence qui se répercute négativement sur le rendement des élèves et sur le niveau. Selon M. Benramdane, le temps scolaire conforme aux standards internationaux se situe entre 36 et 38 semaines par an. Dans certains pays, il atteint les 44 semaines. «Sur les deux dernières années et compte tenu des grèves récurrentes dans le secteur de l'éducation et autres activités d'ordre politique, des écoles ont été fermées dans certaines wilayas», a précisé ce conseiller au ministère, considérant comme anti-pédagogiques les sorties précoces des élèves à partir d’avril-mai pour les grandes vacances scolaires. «Le temps scolaire bas en Algérie suppose que ce sont des compétences qui chutent, des contenus disciplinaires qui sautent et des qualifications scientifiques qui sont diluées», a-t-il souligné, estimant plus que «nécessaire de respecter les exigences scientifiques internationales et redonner ainsi au baccalauréat algérien sa valeur scientifique pour qu'il soit positionné dans la comparaison internationale».
Rafik Meddour