Réformer les mentalités
Par Meriem Sassi – L’objectif principal de la conférence nationale sur l’évaluation de l’école consiste à réfléchir à «améliorer la réforme», a souligné la ministre de l’Education nationale. Nouria Benghebrit a notamment mis en exergue la nécessité de cerner tous les «dysfonctionnements» de l'école algérienne et de trouver les solutions adéquates. L’initiative est certainement louable, au vu de toutes les tares accumulées par le secteur depuis plus de dix ans, engendrant une déliquescence du système scolaire et une baisse de niveau généralisée. Il est nécessaire cependant de se demander si l’éternelle réforme en vase clos de l’école est la solution idoine, lorsqu’en parallèle les fondements de la société sont en train de s’effriter, sous la houlette d’une pensée venue d’ailleurs et d’une islamisation qui n’a rien à voir avec nos valeurs musulmanes ancestrales et nos valeurs sociales, et qui s’exprime en premier lieu au sein de l’école. A quoi sert-il de discuter des réformes, encore et toujours, alors que le problème essentiel réside d'abord et avant tout dans les mentalités ? L'école ne peut pas être séparée de la société, et la société donne l’impression de désavouer ses principes et de renoncer à la valeur du savoir, de l’abnégation et du travail. Quand Abdelmalek Sellal dit que le trabendo n'est pas illicite, il n'encourage pas les élèves à rêver à des carrières prometteuses de médecin, d’ingénieur, d’architecte, de journaliste ou d’enseignant… Quand il dit que les crédits Ansej ne seront pas abandonnés alors qu'on sait que la plupart de ces budgets qui sont en principe alloués aux jeunes entrepreneurs sont partis dans des voitures de luxe et dans de faux investissements, quel espoir et quel exemple donne-t-on aux plus jeunes ? Face à ce constat, les élèves, quelles que soient leurs motivations, ne voient plus l’utilité d'étudier et de consentir des efforts à longueur de nuits blanches pour réaliser des rêves pétris de savoir et de connaissances. Comment le pourraient-ils alors qu'ils voient des chômeurs, exclus du système éducatif, devenir «riches» sans fournir le moindre effort.
M. S.
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