Une lecture des derniers limogeages
Par Rabah Toubal – Les derniers limogeages, qui sont attribués au président Abdelaziz Bouteflika, au sein de la présidence de la République, du gouvernement et de l'ANP notamment, ont choqué plus d'un par leur caractère brutal. Le modus operandi nous rappelle celui dont a été victime, il y a quelques mois, Abdelaziz Belkhadem, qui a été publiquement désavoué, humilié et voué aux gémonies de manière violente, jamais égalée dans les us et coutumes du système algérien, qui ménage souvent ses enfants. Comme il sait se montrer très généreux, aux frais de la princesse bien sûr, avec ceux qui le servent corps et âme et avec une loyauté à toute épreuve, Abdelaziz Bouteflika se montre intraitable avec ses obligés qui osent afficher leur ingratitude et notamment ceux dont il sait qu'ils lui doivent tout et qui oublient le lien de suzeraineté qui les lie à lui. Elevé dans le culte de la force et de la «hogra», fondées sur le mépris systématique de ceux qui sont jugés «inférieurs», Bouteflika «adore» ceux qu'il considère comme plus puissants que lui, en attendant d'inverser les positions et exige soumission et obéissance de ses protégés, obligés et serviteurs zélés, dont il ne cesse de tester la loyauté, voire le degré de servilité, en les humiliant constamment afin de tuer chez eux toute envie et idée de se révolter ou de vouloir «montrer leurs cornes». Ceux et celles qui ont osé refuser les postes qu'Abdelaziz Bouteflika leur a offerts pour acheter leur service ou les compromettre dans sa gestion catastrophique du pays, il en existe quand même, devraient se réjouir aujourd'hui pour le bon et sage choix qu'ils ont effectué, contrairement à ceux qui subissent ses foudres et sa paranoïa aiguë. S'agissant des derniers limogeages, je crois que le général-major Ali Bendaoud, l'enfant des Djeballa Ghraba, l'un des deux adjoints du DRS, réputé proche, fidèle et loyal serviteur des Bouteflika, n'a pas été limogé pour faire valoir ses droits à la retraite, à l'instar des deux autres malheureux généraux-majors de la présidence de la République, mais seulement relevé de ses anciennes fonctions pour être bientôt promu à une fonction supérieure bien plus importante.
Suivez mon regard vertical.
R. T.
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