Affaire du CHU de Constantine : le directeur de la santé limogé

Le service de gynécologie-obstétrique du CHU de Constantine a été fermé par le ministère de la Santé, en raison des «multiples dysfonctionnements» constatés, a indiqué le ministère dans un communiqué parvenu ce vendredi à l'agence officielle APS. La décision de fermer le service a été prise suite à la visite d’inspection effectuée par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, en présence de cadres du ministère de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique le 25 juillet 2015, précise le communiqué. Lors de cette visite, de «multiples dysfonctionnements et insuffisances graves et inadmissibles» ont été constatés au niveau du service de gynécologie obstétrique, note la même source. «Après analyse des résultats des enquêtes menées par la commission interministérielle qui «ont confirmé les dépassements et les manquements graves aux obligations professionnelles de la part du chef de service, ainsi que le premier responsable du secteur de la santé de la wilaya de Constantine», le ministre a décidé la «fermeture immédiate» du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Constantine, souligne le communiqué. Boudiaf a également décidé le «transfert immédiat» de toutes les activités du service vers l’EPH de Lakhroub et a mis fin aux fonctions du chef de service de gynécologie-obstétrique pour «manquement aux obligations professionnelles». Le ministre a, par ailleurs, désigné le maître assistant Lahmer Manar en qualité de chef de service par intérim «en attendant de prendre les mesures et les procédures réglementaires relatives à la nomination d’un nouveau chef de service», a-t-on précisé. Le ministre a, en outre, décidé le «lancement immédiat» des travaux de réhabilitation au service de gynécologie obstétrique, et l'ouverture d’une «enquête judiciaire» au sujet de la «détérioration préméditée des équipements médicaux du service et la non-utilisation d’équipements acquis». Le ministre a aussi mis fin aux fonctions du directeur de la santé et de la population de la wilaya de Constantine pour sa «position passive» et pour «manquement à ses obligations professionnelles en tant que premier responsable de la gestion du secteur de la santé de la wilaya», a-t-on relevé. Il a été également procédé à la désignation d’un directeur de la santé et de la population par intérim. Le ministre a, par la même occasion, chargé le directeur général des services de santé et le directeur des ressources humaines du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en relation avec les services compétents du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de «renforcer le corps enseignant parmi les professeurs chercheurs hospitalo-universitaires dans le service de gynéco-obstétrique du CHU de Constantine, en vue de garantir la qualité et la continuité de la formation spécialisée». Une équipe composée de cadres centraux du ministère de la Santé a été désignée pour suivre, accompagner et superviser l’exécution du plan de redressement arrêté pour le CHU. D'autre part, le ministre a procédé à l’affectation de quatre nouveaux gynécologues dans les wilayas limitrophes pour «mettre un terme aux évacuations intempestives et exagérées au CHU de Constantine». Le ministère informe que d'autres décisions seront prises «après finalisation des enquêtes en cours qui concernent d’autres services hospitalo-universitaires du CHU de Constantine et d’autres établissements de santé de la wilaya».
R. N.
 

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