Tourisme : les agences de voyages privilégient les pays voisins
Malgré les potentialités touristiques de notre pays, les professionnels du secteur s’engouffrent en grande majorité dans le créneau des voyages organisés vers la Tunisie et le Maroc, ou la Turquie, délaissant complètement le tourisme intérieur. Un tour des agences de voyages nous démontre qu’il n’existe pratiquement pas d’offres pour des circuits destinés aux nationaux au sein des belles régions d’Algérie. Il faut vraiment s’armer de patience et chercher parmi les abondantes offres pour des séjours à l’étranger pour trouver quelques propositions de séjours à l’ouest ou à l’est du pays pour cette saison estivale. Seules quelques rares agences de voyages proposent des sorties familiales à la découverte des régions touristiques de notre beau pays. Ces offres restent tout de même très peu visibles que ce soit par voie de presse ou sur Internet et l’information très mal encadrée. Ces initiatives restent tout de même louables et gagneraient à être portées à la connaissance du public en mal d’offres pour ses vacances en Algérie. L’Onat malgré son prestigieux passé dans ce domaine reste pour sa part très en retard et ne fournit que peu d’effort pour prendre en charge les demandes des Algériens qui veulent découvrir leur pays. L’office qui se démarque ces jours-ci par une campagne largement relayée par les médias publics sur des offres abordables pour les familles n’apporte en fait rien de nouveau, se muant plutôt en une sorte d’agence immobilière. L’Onat offre ainsi à travers son réseau d’agences des propositions d’hébergement pour la saison estivale. En vérifiant auprès des agences, il s’avère qu’il ne s’agit en fait que de proposition de locations réservées par l’office à travers des sites loués aux particuliers sans autre forme de prise en charge que ce soit pour des excursions ou des repas et encore mois le transport laissé aux soins des clients. Un tarif de 7 000 DA est exigé par nuit pour la location de ces maisons sous-louées aux particuliers. Sans autre prestation. L’office joue ainsi à l’intermédiaire immobilier reléguant sa principale fonction touristique aux oubliettes. Face à ces pratiques qui n’ont rien avoir avec les prestations attendues des professionnels du tourisme, les Algériens sont obligés de recourir tous à la formule séjour en Tunisie, au Maroc ou en Turquie pour ceux qui ont les moyens. Incapables de placer la destination touristique algérienne sur l’échiquier mondial, les professionnels et les décideurs du secteur du tourisme en Algérie sont incapables également de faire profiter les nationaux des beautés de leur pays. En ce temps de crise, à défaut de chercher des rentrées de devises via les touristes étrangers, il faudrait au moins faire en sorte d’encourager les Algériens à passer leurs vacances en Algérie, et participer à l’émergence d’une industrie dans ce domaine avec à la clé la création de milliers de postes d’emploi.
Meriem Sassi
