Adhésion de l’Algérie à l’OMC : Bakhti Belaïb tacle ses prédécesseurs
Pour sa première sortie médiatique depuis son installation à la tête du ministère du Commerce, le nouveau ministre, Bakhti Belaïb, a choisi de tacler ses prédécesseurs qui se sont succédés depuis son départ de ce département, il y a seize ans. Il trouve à redire, notamment en ce qui concerne l’adhésion de l’Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Interrogé par la presse concernant ces négociations en cours, le ministre cité par l’APS a notamment déclaré que le processus de négociations entre l'Algérie et l’Organisation n'a pas évolué de manière remarquable, prônant une «vision claire» sur les droits que le pays doit revendiquer. «J'ai tenté, depuis quelques semaines, de faire le point sur ce dossier et de faire un comparatif entre l'état où je l'ai laissé il y a plus de 16 ans et celui d'aujourd'hui : les évolutions ne sont pas remarquables», a-t-il souligné lors d'un atelier sur les Accords de l'OMC relatifs aux mesures sanitaires et phytosanitaires et aux obstacles techniques au commerce. Belaïb, qui a été installé à la tête du département du Commerce en juillet dernier, avait déjà occupé ce poste ministériel entre 1996 et 1999, lui ayant permis de conduire, en 1998, la délégation algérienne pour la première réunion du groupe du travail de l'accession de l'Algérie à l'OMC, rappelle-t-on. «A l'époque, quand j'avais la mission d'expliquer les accords de l'OMC et l'enjeu pour l'Algérie d'y adhérer, mon langage était incompréhensible car nous ne maîtrisions pas ce dossier», a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d'intensifier les actions d'informations et de vulgarisation dans ce sens. Par ailleurs, dans sa déclaration à la presse en marge de cet atelier, le ministre s'est dit «satisfait» de voir l'Algérie ne pas vouloir adhérer «n'importe comment» à cette organisation mondiale, en considérant que le dossier de négociations doit encore être consolidé. Questionné sur la lenteur de ces négociations et leur non-aboutissement, le ministre a indiqué que ce dossier ne concerne pas le gouvernement seul mais aussi le peuple algérien. «Il faudrait qu'à un moment nous, entre Algériens, fassions un comparatif entre le coût de la non-adhésion et celui de l'adhésion. Je pense que c'est un travail que nous n'avons pas encore fait», selon lui. Interrogé sur la date du prochain round de négociations avec l'OMC, Belaïb, ne voulant pas donner de précisions, s'est contenté de dire : «Avant la prochaine réunion du travail, nous devrions d'abord avoir une vision claire sur notre façon de négocier et les droits que nous devrions revendiquer.» Le ministre a fait savoir, en outre, que le groupe de travail algérien chargé des négociations pour l'accession à l'OMC allait être renforcé pour mieux mener ce processus et mieux défendre les droits de l'Algérie même après son accession à cette organisation mondiale.
Meriem Sassi