L’Algérie et la Syrie cherchent ensemble une issue à la crise mondiale du néo-radicalisme religieux
Le Grand mufti de Syrie, cheikh Ahmad Badreddine Hassoune, a appelé ce jeudi à Alger, les imams à immuniser l'Algérie contre «la pensée extrémiste». Dans une déclaration après avoir été reçu, à la résidence El-Mithak, par le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, cheikh Badreddine Hassoune a appelé les imams à «immuniser l'Algérie contre la pensée extrémiste» qui «se nourrit de l'ignorance», a-t-il dit. «Les extrémistes qui se prévalent de l'islam sont en réalité étrangers à cette religion de paix», a-t-il ajouté. Evoquant la situation en Syrie, il a affirmé que son pays «paye aujourd'hui le prix de sa défense des causes de la nation arabe et musulmane». «La Syrie et l'Algérie défendent la nation tout entière, notamment la Palestine où les exactions n'épargnent personne, y compris les nourrissons, et où les agressions contre la mosquée d'Al-Aqsa sont systématiques», a souligné le Grand mufti de Syrie. «La Syrie résiste face à l'agression dont elle est la cible depuis cinq ans grâce à son peuple, son armée, sa direction, ses imams et ses oulémas», a-t-il dit, ajoutant que «Dieu protégera» son pays. Cheikh Badreddine Hassoune a salué «la position de l'Algérie contre la rupture des relations diplomatiques avec les pays arabes pour quelque motif que ce soit». «Le peuple algérien, qui a souffert des affres de l'extrémisme il y a une quinzaine d'années, est sensible aux maux des Syriens, a encore souligné le théologien syrien, estimant que «ceux qui se sont autoproclamés révolutionnaires viennent en réalité en Syrie d'une centaine de pays pour tuer et semer le chaos». Le ministre des Affaires religieuses a, pour sa part, précisé que la visite du Grand mufti de Syrie en Algérie «permettra aux deux parties d'analyser la situation et d'échanger leurs expériences en vue de trouver une issue à la crise mondiale du néo-radicalisme religieux». Après avoir rappelé qu'une centaine d'imams avaient été assassinés en Algérie dans les années 90, M. Aïssa a précisé qu'il se passait la même chose en Syrie, d'où, a-t-il dit, l'intérêt d'échanger les expériences sur le rôle joué par les imams dans l'expurgation du discours religieux de toute forme d'extrémisme et la préservation des mosquées de toute dérive. Le Grand mufti de Syrie effectue une visite d'une semaine en Algérie.
R. N./Agence