Transports en Algérie : les bons points d’Oxford Business Group
Le cabinet d’intelligence économique et de conseil Oxford Business Group (OBG) livre son analyse du secteur des transports en Algérie auquel il accorde de bons points. Il relève ainsi le maintien de l’investissement dans ce secteur névralgique malgré la diminution des recettes financières générées par les exportations des hydrocarbures. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, ce cabinet d’intelligence se réfère à la dernière affectation budgétaire dont a bénéficié le secteur, à savoir 832,7 milliards de dinars (7,7 milliards d'euros), selon les chiffres du nouveau ministre des Transports, Boudjema Talai. D’après Oxford Business Group, la nomination de ce ministre à la tête du secteur en mai dernier obéit à l’impératif d’une réorganisation stratégique. Ce cabinet de conseils et d’analyses estime que le secteur est sur la bonne voie, sériant ainsi les projets de modernisation des moyens de transport existants. «Les infrastructures de transport algérien ont été considérablement remaniées depuis le début des années 2000, financées par les généreuses dépenses publiques provenant des colossales recettes pétrolières et gazières. Ainsi, des dizaines de milliards d'euros ont été alloués aux projets de construction notamment des projets de construction de routes et de chemins de fer, mais aussi de ports maritimes et de tramways urbains», a-t-il relevé, considérant qu’avec le plan de développement 2015-19, 262 milliards de dollars supplémentaires devraient être investis afin d'accroître la production nationale et le développement de l'économie non pétrolière. OBG estime que ces infrastructures seront également une priorité avec la mise en œuvre de projets sectoriels, tels que la construction de nouvelles gares, le développement d'un port commercial dans la région centre du pays et l’installation de nouvelles lignes de métro.
La SNTF dans la peau d’un géant
Oxford Business Group met en avant la superficie de l'Algérie, le plus grand pays d'Afrique, qui exige ainsi plus d’efforts dans le secteur des transports qui demeure une priorité pérenne du gouvernement. La nouvelle stratégie du gouvernement, fait-il savoir, est essentiellement axée sur le développement du transport ferroviaire. Des investissements d'envergure entrepris par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) sont en cours. SNTF œuvre pour étendre et moderniser sa flotte de trains et élargir à moyen terme la couverture de ses chemins de fer de 4 500 km à 12 500 km. « Disposant de 127 milliards de dinars (1,2 milliard d'euros) pour la modernisation du réseau, y compris la modernisation du matériel roulant, la SNTF a déjà commandé 17 nouveaux wagons auprès du producteur français Alstom pour un montant total de 21 milliards de dinars (192,4 millions d'euros), a affirmé l’entreprise française à la presse locale à la mi-mai », indique ce cabinet d’affaires, basé à Londres. Avec 95% des marchandises importées arrivant dans le pays par voie navale, selon les statistiques du Ministère des Transports, le transport maritime devrait être un autre point focal pour l'investissement public dans les cinq prochaines années, a poursuivi ce cabinet qui énumère les dernières acquisitions de la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan). La dernière acquisition fait partie d'un plan de développement maritime plus large, d'une valeur de 170 milliards de dinars (1,6 milliard d'euros). Si le gouvernement est appelé à redéfinir les priorités en raison de la baisse des prix du pétrole et donc l’affaiblissement des capacités financières du pays, OBG estime que «les acquisitions dans les segments aériens, ferroviaires et maritimes se feraient comme prévues et l’expansion du réseau de chemin de fer, qui a un impact économique plus direct, les mesures prises pour son développement seront renforcées pour assurer la livraison à temps». Il est à préciser que la SNTF va connaître un changement de statut, en devenant une SPA. Une manière peut-être d’ouvrir son capital aux investisseurs privés !
Rafik Meddour
